28.9 C
Dzaoudzi
dimanche 24 novembre 2024
AccueiljusticeIvre, il menace de "déguster" une amie et tente de l'égorger lors...

Ivre, il menace de “déguster” une amie et tente de l’égorger lors d’un repas

Un agent de l'Education nationale, ivre, a entaillé la gorge d'une amie avec laquelle il fêtait la nouvelle année le premier janvier dernier. Il avait auparavant menacé de la "dévorer". Malgré un profil inquiétant, il a été laissé libre à l'issue de son procès, mais devra soigner son alcoolisme pathologique. Le rectorat l'a suspendu.

Le procès avait tout d’atypique, ce lundi, au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Là où les magistrats sont habitués à traiter des affaires de vol avec violence, ou de violences gratuites sur fond d’oisiveté et de misère sociale, ils ont cette fois dû s’accorder sur le sort d’un fonctionnaire incapable d’expliquer un geste terrible.

Le premier janvier dernier, le prévenu, conseiller principal d’éducation dans un collège, recevait un couple d’amis dans le faré qu’il s’était fabriqué. Mais au cours du repas, l’homme qui avait cessé de boire depuis plusieurs années sombre à nouveau dans l’alcool, et perd tout contrôle. Il commence par sortir un revolver, et explique à ses invités que c’est pour dissuader d’éventuels agresseurs. L’arme, un vieux pétard de collection hérité de sa famille, ne fonctionne plus, elle lui a d’ailleurs été restituée à l’issue de l’enquête.

Plus tard, il demande à la femme présente à table si elle a “envie de mourir”. Choquée, elle lui dit que non, et le repas se poursuit. Puis, sans se l’expliquer, l’homme s’énerve. Alors sue devant lui le couple se chamaille, la dispute “a réveillé en moi des souvenirs” explique-t-il lors de sa comparution à délai différé. La suite fait frémir.

Ivre et en colère, l’homme se lève alors de table et passe derrière le couple. Il saisit alors la tête de la femme, la tire en arrière et d’un coup de machette, lui entaille la gorge. La lame entaille le cou sur près de 12 centimètres et frôle la carotide. Un geste “maîtrisé” affirmera-t-il en garde à vue. L’intention de tuer, d’abord retenue par les enquêteurs, sera finalement exclue. Immédiatement, malgré la sidération, le couple prend la fuite et la victime est hospitalisée. Miraculée, elle s’en sort avec une cicatrice à vie.

Plus de 3g d’alcool dans le sang

L’agresseur lui, reste chez lui, et attend les gendarmes en finissant la bouteille de gin. A leur arrivée, les militaires trouvent sur lui 4 couteaux, un dans chaque poche. “A ce moment là, je voulais en finir, j’espérais que les gendarmes me tirent dessus” explique le prévenu qui se décrit dans un état second. Il faut dire que lors de son interpellation, l’homme présentait un taux d’alcool de 3,20g dans le sang.

“C’était moi, et en même temps ce n’était pas moi, je ne m’excuserai jamais ce que j’ai fait” répétera-t-il à l’envi durant l’audience.

Pourtant selon le couple présent au procès, leur désormais ex ami avait déjà montré une certaine fascination pour les armes et le sang. Il avait déjà exhibé un couteau dans un bar, et s’était même entaillé son propre ventre, sans raison apparente, lors d’un précédent repas. Ce dont il dit ne pas se souvenir.

Pour autant, l’expert psychiatre ne note aucune pathologie particulière, si ce n’est un alcoolisme bien ancré, laissant l’auteur de ce qui aurait pu finir en meurtre “soignable et réinsérable”.

L’homme avait plus de 3g d’alcool dans le sang, il doit se soigner, ou il ira en prison

C’est le pari qu’ont fait les juges en le condamnant à 2 ans de prison avec sursis probatoire, et obligation de soin. Une peine assez éloignée des trois ans dont un ferme réclamés par le parquet qui décrivait un “docteur Jekyll Mr Hyde”. Erick Hesler, avocat de la victime, voyait lui un “homme dangereux” répétant à outrance “des excuses de circonstance”.

Le CPE a été suspendu par le rectorat dès que sa hiérarchie a eu connaissance des faits. Se disant “passionné” par son travail, il a demandé une dispense d’inscription au casier judiciaire qui lui a été refusée. Il est donc peu probable qu’il retrouve le chemin de l’école, et il a désormais deux ans de suivi médical et judiciaire obligatoire pour s’éloigner du chemin de l’alcool.

Y.D.

4 Commentaires

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139521
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139521
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139521
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139521
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139521
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139521
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...