26.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeCovid19 : un "orange" qui invite à la prudence

Covid19 : un “orange” qui invite à la prudence

Le passage du rouge au orange sur la carte nationale ne signifie pas pour Mayotte que l'épidémie recule, et ce changement de nomenclature est à prendre avec des pincettes. Des clusters apparaissent encore et le pic épidémique reste dans les nuages.

“On est orange et ça ne doit pas inciter à alléger notre vigilance” prévenait ce vendredi matin Dominique Voynet, directrice de l’ARS de Mayotte. En effet le changement de couleur n’indique pas forcément un recul de la maladie dans notre département. Il est d’abord le fruit d’un changement de critères pour l’attribution de la couleur, laquelle conditionne les prochaines étapes du déconfinement.

D’abord, le nombre de nouveaux cas a baissé. “Entre 10 et 50, on est en vigilance, au delà de 50, on passe en alerte” indique l’ancienne ministre. Or ces derniers jours, le manque de réactifs a conduit à une baisse des diagnostics, qui fausse les données statistiques. “On a plaidé pour ne pas prendre en compte les tout derniers jours. On est plutot dans la zone d’alerte que dans la zone de vigilance” analyse Dominique Voynet.

Autre critère important, les hospitalisations, notamment en réanimation et aux urgences. Une réanimation saturée était synonyme de zone rouge. Or, ” avec 16 lits il était facile de les saturer et on n’avait aucune chance de sortir de la zone rouge”. De nouveaux critères ont donc été mis en place pour revoir la nomenclature, notamment le taux de positivité des tests, et le fameux R0 (R zéro) correspondant au nombre de personnes infectées par chaque patient en moyenne. Le taux de patients en réanimation est maintenu.

“Si on est en zone orange, c’est sur la base de ces derniers critères” explique Dominique Voynet. Ainsi sur le taux de patients en réanimation, les évasan et le renfort du service de santé des armées ont permis de soulager le service. Moins exposé au risque de saturation, il a ainsi éclairci un peu le rouge, plutôt vif jusqu’alors.

“Si on n’avait pas les evasan, on serait nettement dans le rouge” indique la patronne de l’agence régionale de santé.

Le taux de positivité en revanche a nettement baissé. Après un pic à 50% au cours des dernières semaines, il est tombé sous la barre des 20% selon les tests les plus récents “alors qu’on n’a pas changé notre stratégie de tests.”

Toutefois l’ARS invite à la prudence avec ce chiffre. L’Aïd et la ruée vers les marchés de Majicavo Dubaï risquent d’ici une à deux semaine de générer une nouvelle hausse des cas et de contrecarrer les effets positifs du confinement.

Par ailleurs “on continue à avoir des indications de circulation du virus dans des quartiers déshérités ou précaires, ce qui ne veut pas dire que les patients sont forcément des étrangers en situation irrégulière, on entend des choses qui sont fausses” prévient encore Dominique Voynet. Des quartiers qui ne sont pas les seuls clusters identifiés. Ici, une famille de Sada. Là, des pompiers, ou encore la Poste. Mais le plus inquiétant, c’est le centre pénitentiaire de Majicavo où le coronavirus a été d’abord détecté chez des surveillants. Vu le confinement et la promiscuité de fait au sein de la prison, une campagne de dépistage massif y sera menée.

Enfin, le pic épidémique, attendu d’abord fin mai puis début juin, est désormais devenu totalement flou.

Des spécialistes arrivés avec Annick Girardin sont dubitatifs sur le pic épidémique à Mayotte

“Des épidémiologistes sont arrivés le 22 mai avec la ministre et sont repartis ce matin” indique Dominique Voynet. Ces spécialistes devaient aider à comprendre la circulation du virus à Mayotte et dresser des hypothèses. Ils étaient assez perplexes sur ce qui se passe à Mayotte, avec des signaux qui indiquent que le virus circule, et davantage de cas graves.” Si la réanimation est moins sous tension,  “les hospitalisations durent plus longtemps qu’il y a deux mois, sans pour autant qu’on constate d’explosion de vague. Est-ce un répit ou a-t-on passé le pic, on ne sait pas” conclut la directrice de l’ARS.

Le principe de précaution doit donc continuer à s’appliquer, entre hygiène, gestes barrière et déplacements réduits au nécessaire.

Y.D.

3 Commentaires

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139521
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139521
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139521
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139521
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139521
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139521
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...