Les militaires du service de santé des armées sont arrivés progressivement à partir du 19 mai avec l’avion présidentiel qui amenait Annick Girardin à Mayotte. D’abord intégrés aux effectifs du CHM, ils ont peu à peu installé l’hôpital de campagne avec leurs collègues jusqu’alors en renfort à Mulhouse dans la lutte contre le coronavirus.
Le premier contingent de 16 militaires s’est depuis bien renforcé. En effet, le service de réanimation créé in situ dans les locaux du CHM par l’armée compte actuellement 70 militaires, dont 45 soignants, des cadres et des personnels de logistique et même deux opérateurs en radiologie.
Cette équipe médicale “nous soulage beaucoup” salue Issa Issa Abdou, président du conseil de surveillance du CHM. “On a souvent tendance à dire qu’on n’est pas entendus depuis Paris, là c’est un exemple de demande satisfaite et qui fait beaucoup de bien”.
Une position partagée par la directrice du CHM Catherine Barbezieux pour qui l’unité opérationnelle de 10 lits “nous apporte énormément de soutien, ça a permis de soulager les équipes”.
Si ce service a pu s’installer aussi vite dans des conditions particulières -les tentes de Mulhouse n’étant pas adaptées à Mayotte-, c’est grâce aux capacités d’adaptation de ces militaires particuliers. “Les conditions de la crise Covid ne sont pas les mêmes qu’en opération” concède le général Metayer des forces armées de la zone sud océan Indien (Fazsoi). Il n’en demeure pas moins élogieux envers ce service “extrêmement performant” qui mêle “technicité, expertise et courage” mais surtout “un très haut niveau de technicité et d’humanité” qu’il a pu constater au Sahel auprès de militaires blessés évacués.
Après deux semaines d’installation progressive et deux autres en vitesse de croisière, les 70 militaires “sont parfaitement intégrés au CHM” salue le général.
Les forces armées ont tenu à communiquer sur cette installation à l’occasion de la visite de l’officier supérieur, afin également de dresser le bilan de l’opération résilience pour laquelle Mayotte est le premier département en termes d’engagement militaire. Les Fazsoi sont en effet passées pour la crise Covid de 2000 à 4000 militaires, en majorité affectés à des missions pour Mayotte. Les 1000 tonnes de fret maritime, les 1000 tonnes de fret aérien, les patrouilles de la légion en renfort des forces de l’ordre, les distributions de nourriture et de produits de première nécessité sont autant d’actions menées ces dernières semaines. “Trois quarts des missions des Fazsoi ont été conduites à Mayotte” indique le général. Pour le seul DLEM, cela représente pas moins de 110 missions.
L’EMR, l’élément militaire de réanimation, qui a été déployé au CHM, est une nouvelle unité du service de santé des armées, créée dans le cadre de l’opération résilience, ce qui montre également la capacité d’adaptation rapide de ces personnels.
Depuis le 1er juin, l’EMR a pris en charge 10 patients Covid, dont 8 y sont toujours hospitalisés. Pour l’heure, les treillis sont amenés à côtoyer les blouses blanches pour une durée indéterminée. “C’est la situation qui déterminera la durée du mandat, tant que le besoin existe à Mayotte, l’EMR a sa raison d’être. La circulation virale reste mesurée très forte” indique le chef du service, même si “quelques signes positifs laissent peut-être entrevoir une décrue”.
Y.D.
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