Un fusil de chasse volé, un pistolet d’alarme, des chombos, des cailloux, et une belle équipe de bras cassés, il n’en fallait pas davantage pour frôler le drame, les 11 et 12 juin 2016.
Les faits du 11 auraient pu ne pas avoir de suite judiciaire sans ceux du 12, c’est pourquoi ils ont été joints dans la même procédure criminelle. Ce jour-là, des coups de feu avaient retenti à Vahibé. Un jeune de 20 ans avait fait usage d’un fusil de chasse volé quelques semaines auparavant non loin du terrain de football. D’abord en tirant en l’air, puis, accidentellement, alors qu’il circulait en vélo pour quitter les lieux.
Le même fusil allait servir, le lendemain, à un braquage rocambolesque au Relais du Mont Combani. Le détenteur (illégal) du fusil et un acolyte se rendent sur le site avec l’espoir de dérober la caisse pour se partager l’argent. C’était sans compter sur la réaction des personnes présentes. Celle du gérant d’abord, qui croyant l’arme hors service, a brandi une machette, mettant en fuite les braqueurs. Ses appels au secours ont alors alerté un client du gîte, qui n’était autre que le commissaire de l’époque, Philippe Miziniak. Ce dernier sortait alors de son bungalow au moment où les deux voleurs revenaient à la charge. En voyant le policier s’approcher d’eux, le porteur du fusil cassait le canon pour y insérer une cartouche et l’orienter vers le fonctionnaire qui se réfugiait derrière un rocher, armé d’un simple bâton.
Mais le fusil, désormais chargé, ne fera aucun blessé, par chance. A ce moment là, le gérant sort de son local, armé cette fois d’un pistolet de défense qu’il était allé sortir de son coffre fort. En tirant plusieurs coups de feu en direction des branchages, il faisait fuir les assaillants qui dans la panique, laissent sur place le fusil à double canon, recouvert de leur ADN.
Pour l’avocat, l’implication du commissaire aurait pu influencer les réquisitions. Il dresse le parallèle avec une autre affaire, plus sanglante, survenue récemment. “Il y a quelques semaines, un professeur avait reçu plusieurs coups de couteau, on l’a vu, chemise ensanglantée, il avait subi une réelle mise en danger: sanction, 18 mois dont 6 avec sursis. On a ici vu des viols sanctionnés de 5 ans… Là on demande 15 ans pour des tirs en l’air. Est-ce lié à la personnalité des victimes ?”
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