68 millions d’euros sur quatre ans, un “effort supplémentaire” de l’Etat à hauteur de 10% de ce budget, quoique méconnu, le pacte ultramarin d’investissement dans les compétences (PUIC) à Mayotte est une affaire de gros sous.
Si l’Etat et le Conseil départemental investissent massivement dans ce dossier souvent technique, c’est à cause d’un constat simple. “64% des personnes en recherche d’emploi n’ont aucun diplôme qualifié” rappelle le préfet Jean-François Colombet.
L’objectif du PUIC, c’est de “faire en sorte que de plus en plus de Mahorais aient une formation suffisante pour vivre et travailler à Mayotte, et porter le développement économique de l’île” poursuit-il.
L’enjeu est donc double : permettre aux demandeurs d’emploi de se former dans un domaine qui recrute, tel que le BTP, les services à la personne ou encore la pêche, et offrir à ces secteurs sous tension une ressource humaine qui reste rare à Mayotte. Donnant, donnant. C’est le principe de la “formation utile” plaidé par le préfet.
Des fonds supplémentaires pour des formés plus nombreux
Le plan qui court jusqu’en 2022 prend la forme d’un contrat renouvelé chaque année, et qui cible précisément les secteurs en tension tels que ceux susmentionnés. Une mise à jour annuelle vitale dans un “territoire sensible en raison de la croissance démographique exceptionnelle” complète le président du Département Ibrahim Soibahadine Ramadani.
Ce dernier se dit soucieux de créer avec l’Etat une “nouvelle dynamique” qui passera par “un service public régional de formation et d’orientation”.
“Le cap de transformation proposé dans le pacte de Mayotte prend en considération l’ensemble de l’écosystème pour permettre une montée en puissance et en compétences de la formation professionnelle sur le territoire de Mayotte au bénéfice de son économie” indique la préfecture.
Une montée en puissance qui semble se confirmer dans les faits.
Les chiffres fournis par la préfecture donnent une idée des fruits que porte le plan 2018-2022 : en 2019, le département a compté 600 entrées supplémentaires en formation. En 2020, il y en a eu 935 de plus. Autant de formations qui participent à l’objectif national d’un million de formés dans tous les outre-mers.
Y.D.
Comments are closed.