JDM : Vous avez suivi votre scolarité à Mayotte ? Qu’est ce qui vous a incité à suivre la voie des airs ?
Abdallah Zidine : « Oui, toute ma scolarité. J’ai suivi le lycée de Petite Terre, où j’ai eu un Bac S en 2013. Et en seconde, j’ai voulu passer mon BIA, le Brevet d’Initiation Aéronautique, à Petite Terre, qui est proposé à tous les collégiens et les lycéens. Pendant un an, on suit des cours de culture aéronautique pour décrocher un premier diplôme en rapport avec notre passion. Et en parallèle, j’ai commencé à voler en ULM avec Tip top ».
Justement, d’où est venue cette passion ?
Abdallah Zidine : « De mon père, contrôleur aérien ici à Mayotte. Ça m’a fait rêver et j’ai voulu me lancer dans des études spécialisées. Mais faute de financement, j’ai suivi une 1ère année de licence qui ne m’a pas plu. Heureusement, j’ai fini par obtenir des aides du Conseil départemental, de LADOM et de mes parents pour suivre une formation de pilote de ligne à Agen. »
Le niveau était compliqué ?
Abdallah Zidine : « Quand on est motivé, on travaille et on y arrive. Cela passe par un an de cours théoriques, et un an de pratique. J’ai ensuite validé tous mes certificats du premier coup en 2018. J’ai aussitôt postulé pour revenir à Mayotte, mais ça ne s’est pas débloqué de suite. En attendant, je faisais du simulateur pour une boite à Toulouse. Et en janvier 2020, bonne nouvelle, j’ai été recruté par Ewa. »
Le début d’une période compliquée !
Abdallah Zidine : « En effet ! J’ai commencé à voler en janvier, et depuis mars, je n’avais pas pu prendre les commandes d’un appareil. C’est donc mon 1er vol là, nous avons décollé de Madagascar, ça fait du bien ! »
Il va alterner avec un autre pilote mahorais, Fernand Keisler, originaire lui aussi de Pamandzi, qui pilote depuis 3 ans chez Ewa Air. Et il se pourrait que ce soit le début d’un filon de futurs passionnés d’aéronautique en Petite Terre puisque depuis la dernière rentrée scolaire, a été lancé le Bac professionnel aéronautique. Ils sont douze à le passer cette année.
Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond
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