« Le phénomène sismique que connaît Mayotte depuis deux ans pourrait potentiellement générer un tsunami », a déclaré le préfet Jean-François Colombet lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce mercredi au rectorat en présence de Charlotte Mucig, la nouvelle directrice du BRGM. Ce tsunami pourrait être généré par 3 causes : l’effondrement de la chambre magmatique du volcan sous-marin, un séisme plus lourd que les autres ou encore un glissement de terrain dû à une instabilité des pentes récifales. « C’est cette dernière cause qui nous parait la plus menaçante », a déclaré le préfet.
Informer la population
Face à ce risque, Jean-François Colombet espère pouvoir informer la population en réalisant régulièrement des exercices d’évacuation dans les différents villages de l’île. « Nous avons fait un travail sur l’itinéraire de déplacement des populations et sur les lieux de regroupement afin de montrer aux gens quel comportement adopter si une telle catastrophe venait à survenir », a-t-il déclaré. Il a également annoncé la mise en place de 21 sirènes en 2021 pour alerter la population. Ces dernières auraient dû être mises en place beaucoup plus tôt, mais la crise sanitaire a retardé leur installation. Au mois d’octobre, un colloque sera organisé pour montrer le travail des scientifiques et les conséquences de ce phénomène sismo-volcanique.
En attendant, le travail des scientifiques se poursuit. Une mission magnéto-tellurique a été mise en place en mer et va être élargie sous l’île afin d’avoir davantage de précision sur le phénomène. Selon Charlotte Mucig, la détermination de la vitesse des ondes dans le sous-sol va permettre de mieux comprendre ce qui se passe en mer. Du matériel est installé et relevé tous les deux mois pour suivre le phénomène sismo-volcanique. « Avec la fibre numérique, nous allons avoir une connaissance bien plus précise de ce qui se passe sous l’eau », a précisé la directrice du BRGM.
Petite-Terre menacée
Etant donné que les séismes se situent à l’est de Mayotte, c’est surtout Petite-Terre qui est la plus menacée par le risque de tsunami. Il y a un risque d’élévation du plan d’eau de 10 à 15 mètres selon les sites. Heureusement, les zones où il y a le plus de risque sont pour la plupart inhabitées, ce qui n’empêchera pas le préfet de réaliser moults exercices d’évacuation notamment dans les établissements scolaires. « Il faut que la population acquiert des réflexes », a martelé Jean-François Colombet. Ces exercices se feront avec le concours de l’université de Montpellier. Par ailleurs, un balisage complet des sites sera mis en place pour indiquer la direction à prendre en cas de tsunami. Les panneaux seront écrits dans toutes les langues parlées à Mayotte.
N.G
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