« Ce projet de lutte contre les espèces invasives a été financé par le fond européen Life4Best qui œuvre notamment pour la conservation de la biodiversité », nous explique Cannelle Philipps, cheffe su service des ressources forestières du conseil départemental de Mayotte. « La forêt nous rend des services, mais nous n’en sommes pas forcément conscients. Elle recharge les nappes phréatiques des cours d’eau, protège des inondations et nous fournit du bois pour les constructions », affirme-t-elle. C’est pour toutes ces raisons qu’il est indispensable de la préserver en luttant notamment contre les espèces envahissantes qui menace de la détruire. « Les espèces envahissantes constituent la deuxième menace pour les forêts à Mayotte après l’action de l’homme », précise-t-elle. C’est particulièrement dans la forêt de Benara que le problème est le plus prégnant avec l’invasion de la liane Vahibe, connue sur l’île pour ses vertus thérapeutiques, mais qui constitue une menace terrible pour les arbres de cette forêt. Elle pèse tant sur eux qu’elle menace de les faire s’effondrer.
Un chantier d’insertion et de probation environnemental
Bien que cette liane soit une espèce indigène de Mayotte, elle pullule actuellement d’une manière anormale et a tendance à remplacer la forêt tropicale humide. Ce phénomène est en partie naturel et en partie du aux émissions de CO2 de l’Homme. « Les émissions de CO2 perturbent la croissance de ces espèces qui croissent normalement en synergie avec les arbres », explique Cannelle Philipps. Afin de préserver la forêt tropicale humide de Benara, il est donc indispensable d’enlever ces lianes et c’est l’objectif du chantier d’insertion et de probation mis en place par l’association Mlezi Maore. Une douzaine de personnes, toutes sous main de justice, ont été engagées pour ôter ces lianes des arbres. « Le but est de réinsérer ces personnes tout en leur faisant faire un travail utile pour l’environnement », nous explique Marion Frutoso, la cheffe du service réinsertion par l’activité économique de l’association M’lezi Maore. Ces personnes reçoivent une formation aux métiers de l’environnement en parallèle de leur travail. Une bonne manière de réinsérer les personnes éloignées de l’emploi tout en contribuant à préserver l’environnement.
N.G
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