« Cela n’a échappé à personne, les coupures d’eau redoutées sont de retour. Le manque d’eau nous rappelle subitement les pires moments vécus par le sud de l’île en 2016-2017. Un plan d’urgence eau doté de plus de 60 millions d’euros a été adopté dans la foulée.
Plus jamais ça ! Pouvait-on espérer. Des propositions de toute nature et toute horizon ont pullulé, allant jusqu’à scénariser sur comment faire tomber la pluie. Ô combien la crise de l’eau a déboussolé plus d’un.
La société civile s’est subitement réveillée allant jusqu’à se constituer en Collectif… des assoiffés du sud. Rien que ça !
La crise de l’eau ou la soif a touché tous les habitants du sud allant jusqu’à créer la pénurie des bouteilles d’eau importée. Le Conseil départemental a d’ailleurs fait preuve d’une grande générosité puisqu’il a ramené l’octroi de mer sur les bouteilles d’eau importée à presque zéro.
Les Mahorais ne sont toujours pas arrivés à se ravitailler dans les commerces. Devant eux des étals vides encore aujourd’hui. Ils ont toujours soif ! Peut –être une déficience des importateurs à abreuver la population. S’il y a un constat à tirer est que si nous n’agissons pas sur l’économie de l’eau, on rate une bien belle opportunité.
La preuve par le riz
Rappelons-nous, l’interventionnisme en matière économique malgré qu’il soit proscrit dans nos économies libérales, a dû guider la prise de dispositions fortes dans le cadre de la loi Egalité Réelle Outre-Mer. (EROM), parce que nos économies ultra-marines rencontrent bien des contingentements nécessitant par moment l’intervention publique. Mayotte a bien connu cela quand il fallait assurer l’approvisionnement du territoire en biens essentiels. Le riz est un exemple.
Aujourd’hui les ruptures d’eau fréquentes dans les commerces peut justifier la création d’une structure publique d’importation d’eau en bouteille sur un temps déterminé, charge ensuite aux entrepreneurs et distributeurs de s’approvisionner auprès d’elle. Ceci aura pour mérite de dynamiser la filière de distribution d’eau à Mayotte, et à en pousser d’autres à créer.
L’article L2251-3 du code général des collectivités territoriales stipule notamment que lorsque l’initiative privée est défaillante ou insuffisante pour assurer la création ou le maintien d’un service nécessaire à la satisfaction des besoins de la population (….) la commune peut confier la responsabilité de le créer ou de le gérer à une association régie par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association ou à toute autre personne ; elle peut aussi accorder des aides, sous réserve de la conclusion avec le bénéficiaire de l’aide d’une convention fixant les obligations de ce dernier. »
Nabilou Ali Bacar
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