A quelques jours du lancement des assises de la sécurité et de la citoyenneté à Mamoudzou, le maire Ambdilwahédou Soumaïla et le préfet Jean-François Colombet ont signé un pacte dit “de sécurité” qui pose des engagements mutuels dans l’aménagement de la commune.
Le maire évoque une “action forte pour dire à nos administrés que l’Etat et cette nouvelle majorité ont décidé de s’attacher pleinement à ce que ceux qui vivent ici soient en sécurité” grâce à un “partenariat renouvelé et renforcé” entre l’Etat et la Ville.
Renforcé car la police municipale et la police nationale sont déjà supposées travailler de concert. En effet la vidéo-surveillance à Mamoudzou est pilotée depuis un centre spécifique de la police municipale mais un relais en temps réel est diffusé sur écran au commissariat afin de favoriser la coordination des différents services. Celle-ci sera renforcée.
“Ce pacte signifie officiellement que le maire et le préfet doivent regarder dans la même direction lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité de nos concitoyens. Si nous regardons dans la même direction, nous ferons en sorte que beaucoup de sujets soient traités. Ca veut dire que la police nationale et la police municipale sont ensemble, car on ne peut pas imaginer une amélioration durable de la situation si les forces ne coopèrent pas et n’ont pas les mêmes objectifs” indique le préfet qui annonce d’ors et déjà qu’il y aura d’autres pactes “sur un modèle équivalent”.
La coordination des polices passera aussi par un renforcement des effectifs.
“L’Etat annonce qu’il y aura 25 fonctionnaires de police en plus qui arriveront d’ici la fin de l’année 2020 sur Mamoudzou, 10 véhicules supplémentaires dans le même temps et 18 autres au cours de l’année 2021. Le maire en même temps fait l’effort sur la police municipale puisqu’il passera d’un effectif de 37 à un effectif de 45. Ce ne sont pas des remplacements de poste mais des effectifs supplémentaires” assure le préfet.
“Ensuite nous trouvons un effort sur la vidéoprotection, qui joue un rôle considérable dans la prévention et dans l’élucidation des faits. L’Etat apporte de l’argent, la Ville elle a une vision globale pour déployer cette vidéoprotection. Il faut des caméras d’un genre nouveau, inaccessibles et incassables. Il y a aussi la question de l’éclairage public. Là aussi on affiche un programme et la volonté de la financer, c’est un pacte sur trois ans.”
Enfin le préfet annonce ce qui sera une petite révolution dans la commune chef-lieu et à Mayotte en général, même si la volonté avait déjà été exprimée, pancarte à l’appui, en 2007 :
“Il y aura aussi la mise en place d’une fourrière de véhicules et d’une fourrière d’animaux, il faut qu’on ait une solution pour neutraliser les chiens dangereux. Ça figure dans le pacte. Nous avons aussi l’intention de nous attaquer à l’occupation illégale, c’est la destruction de l’habitat illégal, en particulier dans les bidonvilles où germe assez régulièrement la délinquance, que ce soit en flagrance ou avec la loi Elan.”
C’est donc un pacte qui s’attaque à l’insécurité sous plusieurs angles concrets qui a été signé ce jeudi matin, et qui semble marquer une volonté de ne plus s’en tenir à des promesses ou des annonces à long terme.
Y.D.
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