Pour sa deuxième journée à Mayotte, Adrien Taquet a assisté à une séquence forte en émotion ce lundi matin avec le respect d’une minute de silence à l’école Boboka, en mémoire à l’enseignant assassiné, Samuel Paty. Accueillant la délégation ministérielle, le directeur Ahmed Kamardine expliquait que « la communauté éducative condamne cet acte inqualifiable ».
Le recteur indique ne pas avoir voulu faire de discours, « j’ai demandé que les mêmes extraits de l’allocution du président de la République à la Sorbonne soient lus dans toutes les écoles de Mayotte pour la rentrée », nous explique Gilles Halbout.
Ce sont donc deux enseignants qui ont repris les déclarations présidentielles de l’hommage national du 21 octobre 2020. « Samuel Paty aimait les livres, son appartement était une bibliothèque », ou encore, « Nous porterons haut la laïcité (…) nous aimerons de toutes nos forces le débat, les arguments raisonnables (…) Comme vous, nous cultiverons la tolérance. »
Et ce sont 280 enfants de CP-CE1 qui ont ensuite scrupuleusement respecté la minute de silence, et chanté la Marseillaise. Certains imitaient la posture solennelle du préfet Jean-François Colombet.
Adrien Taquet avait expliqué un peu plus tôt dans la matinée combien le rôle de l’école était important à Mayotte. Alors que le droit à l’éducation est inscrit dans la Convention International des Droits de l’Enfant, ils sont encore nombreux à être déscolarisés à Mayotte, 10.000 avait indiqué le recteur. Depuis, un effort considérable a été fait, « nous avons récemment scolarisé 4.000 jeunes supplémentaires, nous rapporte Gilles Halbout, 2.000 dans le premier degré, essentiellement en maternelle, et 2.000 dans le second degré, surtout en lycée et lycée professionnel ».
Anne Perzo-Lafond
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