27.9 C
Dzaoudzi
jeudi 21 novembre 2024
AccueiljusticeBrèves de prétoire : l'ivrogne, la peureuse et le contrebandier

Brèves de prétoire : l’ivrogne, la peureuse et le contrebandier

Fausse identité, trafics ou règlement de compte... A la barre du tribunal, les histoires les plus simples deviennent parfois des casse-tête, trois d'entre elles ont donné aux juges de quoi s'arracher les cheveux ce mercredi.

“Affaire surréaliste” en marge des décasages de Bouéni

Les situations les plus tendues et dramatiques cachent parfois des histoires tordues. Comme celle dont a été victime une employée de la mairie de Bouéni en 2016, alors que les décasages occupaient toute l’actualité du département. Dans ce contexte plus que tendu dans le sud, la fonctionnaire a été mise en cause pour des feux de véhicule et de maison. Mais le “témoin” qui l’avait mise en cause s’est rétracté, et a expliqué avoir été payé pour faire plonger l’employée de mairie au nom d’un règlement de compte avec une autre femme de Bouéni. “J’étais jeune, j’étais perdu, j’étais prêt à faire n’importe quoi pour avoir un travail” s’est excusé le jeune homme poursuivi pour faux témoignage. Ce dernier aurait pu être lourdement condamné, la fonctionnaire lésée réclamant pas moins de 17 000€ d’indemnisation. Malheureusement pour elle, “dans cette procédure on a une partie du dossier qui a été perdue” déplore le procureur. “On a juste une confrontation dans la 2e partie de la procédure, je vais en tirer les conséquences et demander de renvoyer les 2 prévenus des fins de la poursuite”. Constatant qu’en effet la dénonciation initiale avait disparu du dossier, le jeune a été relaxé, mettant fin à quatre ans de vieille querelle.

Deux frères pour une seule identité

Un seul document pour deux frères, lequel est coupable ?

La seconde histoire est une (bien trop) banale histoire d’atteinte sexuelle sur mineure comme le tribunal de Mamoudzou en voit presque toutes les semaines. Les faits sont simples : une sage-femme du CHM a constaté que la jeune maman venue accoucher avait moins de 15 ans, quand le père était largement majeur. Dès lors elle était contrainte de signaler ce cas, qui a donné lieu à des poursuites envers le père, mais aussi envers les parents de l’adolescente qui l’ont mariée à un adulte. Mais à la barre, l’affaire a pris une autre tournure. Alors que les magistrats vérifiaient son identité, l’homme affirme ne pas être né en 1978 comme il l’indiquait en procédure. “C’est mon frère ça, j’utilise son extrait de naissance car le mien a brûlé” affirme l’individu. Les juges ont alors cherché à comprendre qui ils avaient exactement devant eux. Celui qui affirmait un temps avoir 39 ans dit désormais en avoir une vingtaine. “Vous utilisez la carte d’identité de votre frère ?” l’interroge la présidente. ““Nous avons la même pièce d’identité, il y a ma photo dessus” rétorque le prévenu. Une carte d’identité pour deux personnes, avec la date de naissance de l’un et la photo de l’autre, il fallait y penser, et les juges ne l’avaient pas vu venir. Ils se trouvaient en tout cas dans l’incapacité de le juger en l’état. “Cela peut être embêtant pour le casier judiciaire” explique le parquet. L’affaire a été renvoyée au 12 mai prochain le temps d’enquêter sur la réelle identité des deux frangins.

L’ivrogne, la peureuse et le contrebandier

Ces cigarettes destinées au marché comorien se vendent moins de 3€ à Mayotte, malgré leur dangereusité potentielle

Le troisième procès n’est guère moins insolite que les précédents. Tout part d’une dénonciation d’un vendeur de cigarettes qui refourguait des Cœlacanthes, clopes de fabrication comorienne interdites en France, à Dembéni. La perquisition menée à son domicile permet de trouve deux cartons contenant au total 100 cartouches du produit de contrebande, bon marché à 2€ le paquet, mais jugé dangereux par les autorités françaises.

Lors de la perquisition, les gendarmes découvrent sur son toit un panneau solaire, et un autre dans la maison. Tous deux ont été volés au préjudice d’une entreprise locale. Poursuivi pour contrebande et recel, l’agriculteur botte en touche. Le voisin qui l’a dénoncé ? “Un ivrogne qui fait son intéressant, il ment”. Sa femme qui voulait qu’il brûle les cigarettes de contrebande ? “Une peureuse”. Quant à lui, le contrebandier, il aura eu bien du mal à faire avaler qu’il avait “trouvé les cartons en ramassant de l’herbe pour les chèvres”. Il école de trois mois de prison avec sursis.

Y.D.

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...