Les violences ont perduré jusque dans la soirée de mardi à Dzoumogne, à tel point que des élèves et des enseignants étaient toujours bloqués au lycée à 19h. Le fait est suffisamment rare pour le souligner. Les violences aux abords du lycée de Dzoumogne sont régulières, « depuis un an les élèves sont régulièrement rackettés », indique un enseignant, mais ne sont pas évaluées à leur juste risque. Le rectorat a mis des moyens explique-t-il pour accueillir les élèves dès 5h30, parlant de « l’impuissance de la mairie et de l’Etat » à sécuriser les abords ». Depuis la rentrée de Toussaint, il rapporte deux attaques du lycée et plusieurs agressions d’élèves. Lundi, c’est une jeune fille qui a été agressée, incitant les élèves à sortir de leur bus pour la défendre, ce dernier a été caillassé.
L’enseignant parle de « l’exaspération des élèves », qui perdent confiance dans les adultes chargés de les sécuriser. Résultat raconte toujours Patrick Dedieu, ce mardi, lorsque « un groupe de jeunes extérieurs au lycée est descendu et a provoqué les élèves regroupés devant le lycée », une partie des lycéens s’est rebellé, « s’en est suivi une série d’affrontements entre les gendarmes, un groupe d’une centaine de jeunes extérieurs au lycée et des lycéens que nous n’arrivions plus à contrôler ». « Jets de pierres, tentatives d’intrusion avec armes (machettes, harpons…), cocktails Molotov…. », Personnels et élèves sont restés bloqués au lycée jusqu’en soirée.
En conséquence, le personnel du lycée, réuni en Assemblée générale, informe exercer leur droit de retrait. « Nous avons déjà participé à nombre de réunions, nous ne pouvons que constater l’impuissance de l’état et de la mairie à sécuriser 300 mètres de rue ».
Même réaction du côté des transporteurs FO Transports et Logistique, « des pierres ont été jetées contre plusieurs bus ce mardi soir, plusieurs vitres caillassées et des bus neufs ». Bien que le problème ait té concentré sur Dzoumogne, le syndicat rapporte des caillassages « dans les différentes lignes des transports scolaires sur le réseau Halo », et informe que « tous les conducteurs, médiateurs, contrôleurs etc. exercent leurs droits de retrait à partir de ce mercredi 25 novembre 2020, dans toute l’île pour une durée illimitée ».
Les revendications portent notamment sur « le renforcement de contrôle et collaboration des Polices Municipales de l’ensemble des communes avec des moyens juridiques et matériels, des mesures juridiques sévères envers les auteurs et quel que soit son âge, son statut social ou son origine, l’aggravation des répressions des infractions : un certain nombre de mesures législatives doivent être prises, alourdissant notamment les peines en cas d’atteinte, physique ou d’outrage aux agents des entreprises de transport public, l’effectif des médiateurs/accompagnateurs dans les bus, la protection sociale : que les salariés victimes de tous types d’agression (caillassages etc.) soient déclarés comme un accident du travail et maladie professionnelle », etc.
Une décision de bloquer l’ensemble du réseau lourde de conséquences, quand on sait quelle répercussion avait eu la grève des transporteurs lors de la dernière rentrée scolaire.
A.P-L.
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