Le schéma départemental des services aux familles recouvre un très large champ de compétences allant de l’aide à la parentalité en passant par la cohésion sociale et la prise en charge de la jeunesse.
Ymane Chanfi, directrice de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) rappelle que “c’est un schéma départemental signé sous l’égide des préfets et animé par les CAF, à Mayotte par la CSSM. Les objectifs principaux sont de réduire les inégalités territoriales et sociales. Ça ne vise pas un public, mais tous les publics.”
Le schéma signé ce lundi au lycée des Lumières Mamoudzou Nord court sur la période 2020-2022, c’est le deuxième après un premier document signé en 2016.
“Ce qui est important c’est que ce ne sont pas des vœux pieux mais un document maître qui est notre lien à tous”, poursuit la directrice de la caisse. “Ce schéma départemental de services aux familles a permis depuis 2016 de coordonner nos actions, au fur et à mesure des montées en compétence. Cette deuxième édition met l’accent sur des actions, pas sur des intentions. Ce sont des engagements financiers fermes impliquant un respect des échéances. Avant d’être un schéma c’est un plan d’actions opérationnel.”
Doublement des places en crèche
Le préfet Jean-François Colombet y voit un outil indispensable d’appui aux familles et d’aide à la parentalité.
“La famille mahoraise est un trésor et ce trésor il faut l’accompagner, le soutenir, et se dire que tout le monde n’a pas la chance de naître dans une famille mahoraise structurée qui transfère des valeurs et des connaissances. Ce schéma s’adresse au Mayotte qui s’accroche, qui grandit, qui se développe, qui se transforme et aspire à vivre sereinement ; et il s’adresse aussi à ce Mayotte qui décroche, qui sort des règles du contrat social.
Il consent un effort sur la petite enfance puisqu’il s’agit de doubler les places en crèche, c’est un effort indispensable qui ne pourra aboutir que si tout le monde est au rendez-vous. C’est aussi un schéma pour ceux qui aspirent à être formés pour pouvoir accéder à l’activité économique et s’insérer, pour que tous ensemble nous puissions progresser sur le terrain de l’économie et de la cohésion sociale. Chaque euro que nous investirons dans ce schéma, c’est un euro pour l’avenir, la sérénité et la prospérité de Mayotte. Cette dépense là en empêchera bien d’autres plus tard si nous faisons le travail correctement. Puis il faut faire en sorte que les gens accèdent au droit. Énormément de Mahorais ignorent encore qu’ils ont des droits, vivent dans des conditions insalubre, il faut faire un effort pour permettre à chacun d’accéder à ses droits.
Puis il y a l’animation de la vie sociale, c’est un champ très large sur lequel nous avons besoin de nous professionnaliser.
Il y a aussi un effort conséquent consenti pour la jeunesse, il faut créer des lieux d’accueil, des points d’information pour les jeunes, des endroits où obtenir des solutions.
L’autre grand point c’est la parentalité, des parents peuvent être en difficultés avec leurs jeunes dans une société qui évolue très rapidement où l’aspect traditionnel est remplacé par une modernité que nous subissons tous les jours, ici comme en métropole. Il ne faut pas qu’une famille soit laissée seule sans possibilité de trouver une solution. Les premiers meurtris quand des enfant font des bêtises, ce sont les parents. Aidons les, et tout cela nous le financerons dans le cadre de ce schéma. Fin 2022 il faut que tout soit en place, nous avons une obligation de résultat que nous ne pourrons satisfaire que si nous nous mobilisons tous.”
Y.D.
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