Si, bien sûr, l’exercice des voeux de début d’année impose de se tourner vers l’avenir, il aura cependant plus été question de passé dans l’allocution de Soibahadine Ibrahim Ramadani. Un discours de près de 40 minutes, prononcé devant le tout Mayotte installé sur le parking du cinéma Alpa Joe, en forme de bilan de mandature donc.
Remontant au plus près dans le temps, le président a d’abord voulu rappeler l’engagement de sa collectivité au terme d’une année « qui restera sans doute gravée dans la mémoire de chacun ». « Nous avons fait tout notre possible pour agir sur trois fronts, sanitaire, économique et social », a-t-il déclaré, chiffre à l’appui. Soit 20
millions d’euros, auxquels devraient s’ajouter une aide à destination de Mohéli. Des chiffres, justement, il en aura beaucoup été question. Et en termes de bilan, le président Soibahadine aura joué le comptable. Objectif : démontrer l’efficacité de l’effort d’assainissement des finances du Département opéré depuis le début de mandature. Pas une mince affaire, il faut bien l’avouer, mais qui aura tout de même été appuyée par de nouvelles dotations. « Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli », s’est-il félicité, estimant que, dorénavant, « la plupart des indicateurs sont au vert ».
Un mandat maillé de « crises de toutes natures »
Au delà, le président sur le départ a également pris le soin de gloser sur sa démarche « d’apaisement des relations ». Que ce soit en interne, à l’intérieur même des services ou dans un département qui,
en six ans, aura « traversé des crises de toutes natures, y compris un essaim de séismes ». Comme à l’extérieur, en témoignent les démarches de coopérations régionale et internationale mises en oeuvre. Avec l’État aussi, en atteste la signature du contrat de convergence, même si ce jour, le vent aura fait chuter le drapeau tricolore au pied du président discourant.
Plus localement, et factuellement, le président aura rappelé les travaux accomplis quant à la voirie départementale, la mise en place du haut-débit au nord comme au sud de l’île ou encore l’électrification rurale. Préparation du transport interrurbain terrestre, aussi, avec la mise en place d’abri-bus, les pôles d’échanges multimodaux de Chirongui et de Coconi. Pôle d’excellence rurale, terrain de Cavani, PMI d’Acoua et de Combani figurent aussi parmi les projets sortis de terre ces dernières années.
Des voeux pour Mayotte
Voilà pour le passé. Pour l’avenir, les transports maritimes et terrestres, auxquelles s’ajoutent un projet ferroviaire (nous reviendrons sur ce sujet) sont dans les cartons. Et le dossier de deuxième hôpital en passe d’être bouclé. Pour conclure, le président a finalement formulé des voeux pour Mayotte. Qu’elle intègre l’espace Schengen et bénéficie du support de l’agence Frontex. Que la
convergence des droits devienne réalité. Que l’école y soit réorganisée et que l’université devienne autonome. Que la piste longue voit le jour malgré les rapports la remettant en cause. Pour y voir se poser une compagnie « fortement » mahoraise. Tout un programme, mais pas le sien, puisque sous les applaudissements le président laisse la main.
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