L’heure de la 2ème dose a sonné pour tous ceux qui ont inauguré la campagne de l’ARS Mayotte le 25 janvier 2021. Le décompte de 6 semaines entre les deux injections a finalement été ramené à 4 semaines pour le Pfizer/BioNtech, sur les injonctions du ministre de la santé, Olivier Véran.
La MJC de Mgombani accueille donc désormais deux files, les primo prétendants à la vaccination, et les candidats à la seconde. Ces derniers étaient déjà une douzaine à 8h du matin, qui ont pu nous donner leur réaction quasiment d’une seule voix : « Nous n’avons au aucun symptôme à la suite de la 1ère injection ». Une seule s’est plainte de douleurs à l’emplacement de la piqûre, « j’avais du mal à m’endormir la première nuit, mais après, je n’ai plus rien eu ». Elle en redemande donc.
Individuellement, les réponses des deux patients qui furent les deux premiers à recevoir le sésame anti-Covid, le docteur Martial Henry et le docteur Poisson, ne disent pas autre chose. Ce dernier nous explique lui aussi avoir eu un peu mal en haut du bras le lendemain, « mais comme tout vaccin. C’est tellement important de se faire vacciner que je l’obligerais même pour tout le personnel médical, comme les 8 autres vaccins obligatoires en France. »
En attendant plus, la grippe comme repère
Fatigué de devoir rabâcher l’importance de ce qui lui semble être une avancée majeure, le docteur Martial Henry avait pris le temps de rédiger à l’intention des journalistes, non pas un petit mot d’amour, mais une déclaration ferme, à diffuser sans modération. S’il préconise le maintien des gestes barrière en parallèle à la vaccination, il incite à pratiquer assidûment la distanciation… des réseaux sociaux : « A l’occasion de cette deuxième vaccination, je me permets de donner mon conseil aux habitants de Mayotte. C’est de ne pas se laisser entrainer dans la peur par les ‘Je-sais-tout’ des réseaux sociaux. Ce vaccin a été étudié, expérimenté par les comités scientifiques du monde entier qui ont conclu à son efficacité. Il n’y a pas plus d’effet secondaires que les vaccins contre la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, le tétanos, la poliomyélite, etc., utilisés tous les jours dans nos PMI ».
S’il a choisi de transmettre sa parole ainsi, « c’est pour contrer les polémiques », et faire « court et précis », et se réjouit à la pensée de décrocher 95% d’immunité contre le virus.
Car si la 2ème injection ne fut qu’une formalité pour eux, tout le monde avait la même question sur les lèvres dans la MJC, « pendant combien de temps je vais être immunisé ? »
La recherche évoluant quotidiennement sur ce virus récent, la réponse de l’infectiologue du CHM, Maxime Jean, est concentrée sur l’objectif à atteindre : « L’important est de protéger les plus fragiles et de casser la dynamique épidémique. Après s’il y a une mutation, il faudra s’adapter, et proposer de nouvelles vaccinations, comme on le fait avec la grippe qui nécessite une campagne annuelle. »
A.P-L.
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