Les Réanimations sont « tous les jours au bord de la rupture » comme nous l’avons titré, et ne s’en sortent qu’avec les Evasans. Il manque surtout de personnel médical. Quelles cartouches reste-t-il ?
Dominique Voynet : Grâce aux renforts du Service de santé des armées et de la réserve sanitaire, nous pouvons compter sur 32 lits de réanimation. Mais nous sommes toujours freinés par les capacités d’hébergement à Mayotte. Les militaires qui occupaient l’hôtel Maharadja ont du laisser la place aux arrivants de la Réserve sanitaire. Nous en sommes à 50 personnels supplémentaires du Service de santé des armées, et 70 pour la réserve sanitaire, dont une dizaine de généralistes sont alloués à la vaccination.
Nous comptons sur l’arrivée du détachement de l’ESCRIM le 24 février, l’Élément de Sécurité Civile Rapide d’intervention Médicale, annoncé par les ministres de l’Intérieur et des outre-mer. Ils sont conçus pour être opérationnels sur les territoires victimes de catastrophes, mais lors de leur mission de reconnaissance, nous avons remonté de gros besoin en ressources humaines.
Ils seront positionnés sur quelles missions ?
Dominique Voynet : Ils arrivent à 35 et en renfort des équipes d’EVASAN, ainsi que du SAMU pour les urgences, mais il n’est pas prévu qu’ils aillent sur la Réanimation.
Bien que le Covid monopolise les services du CHM, y a-t-il une prise en charge des autres pathologies sur l’ensemble du territoire ?
Dominique Voynet : Les Centre médicaux de référence sont bien entendus ouverts, et si nous avons fermé les petits dispensaires, les plus gros comme Koungou ou Mtsapéré restent ouverts. Nous allons ouvrir le Service de soins et de réadaptation pour les patients du service de médecine.
Mais de manière plus globale, je voudrais signaler que nous avons deux gros freins à surmonter. Le confinement n’est pas respecté, je suis passée à Koungou samedi soir, je n’ai pas vu un seul masque. Tant que l’activité économique perdure, cela crée du brassage et les enfants sont livrés à eux-mêmes ou gardés par les grands-parents, donc par des personnes fragiles. Il va falloir y remédier, nous devons en discuter avec le préfet.
Deuxièmement, nous assistons à un réveil de l’épidémie à La Réunion, avec notamment la présence du variant Sud-Africain. Il circule d’ailleurs dans la zone, et je trouve assez paradoxal qu’une partie de l’opinion réunionnaise n’accepte plus de recevoir des mahorais, quand 200.000 touristes ont atterri sur leur île pour les vacances de Noël ! »
Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond
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