Le moment était attendu. Lors de son audio-conférence de presse hebdomadaire, la directrice de l’ARS, Dominique Voynet, a confirmé que la situation sanitaire était « sur la bonne tendance ». Avec un taux d’incidence de 391 cas pour 100 000 habitants au 5 mars, un taux de positivité de 16,6% à la même date (le nombre de dépistage a toutefois baissé), les deux principaux indicateurs « ont été divisés par deux », rappelle ainsi la directrice de l’agence régionale de santé. À l’hôpital aussi, la tendance est à l’amélioration le nombre de patients en réanimation (18) chute au point qu’aucune évacuation sanitaire n’a été nécessaire depuis lundi 1er mars. Et pour confirmer la décrue « ça baisse aussi en médecine », indique Dominique Voynet. « Ce qui a permis de fermer un service de médecine covid qui avait été ouvert dans les locaux de chirurgie-traumatologie et il est question de fermer en début de semaine un autre service de médecine covid », détaille l’ancienne médecin avec un certain soulagement : « on revient peu à peu à une organisation normale ».
Pour autant, l’amélioration ne signifie pas que la situation est satisfaisante rappelle la directrice de l’ARS : « on reste sur des seuils très élevés, qui dépassent de très loin les standards épidémiques et les seuils d’alerte », appuie-t-elle. « C’est mieux mais ce n’est pas terminé, j’ai une immense peur du relâchement qui pourrait être une catastrophe », prévient l’ancienne ministre. Le respect des gestes barrières et des différents protocoles sanitaires qui devraient notamment être en vigueur dans les écoles à leur réouverture reste primordial. D’autant qu’au vu de la situation, « je ne demanderai pas au préfet de poursuivre le confinement », avance Dominique Voynet.
Renforts médicaux « nous avons encore besoin d’eux »
Dans le même temps, les renforts devraient rester sur place encore plusieurs semaines. « Le nombre de patients en réanimation reste supérieur au nombre de places disponibles en temps normal, nous avons encore impérativement besoin des 10 lits du service de santé des armées », soutient la directrice. Quant aux personnels de l’ESCRIM, la rotation prévue dans deux semaines pourrait signer leur départ « si la situation ne se dégrade pas à
nouveau », car « il est possible que d’autres territoires aient besoin d’eux ». Lors de ce départ, « un petit temps de calage » sera alors nécessaire pour préparer les urgences de l’hôpital de Petite-Terre à l’accueil du public.
L’agence régionale de santé a aussi profité du ralentissement de l’épidémie pour reprendre individuellement les dossiers des patients transférés à La Réunion. Des transferts qui ont eu lieu dans une démarche dérogatoire aux evasan classique dans le sens où les malades ont été dispatchés sur l’île Bourbon en fonction des places disponibles. Ce qui a compliqué la remontée d’informations, à l’exception des familles. Le point est désormais fait et a permis d’établir que 15 patients étaient rentrés sur le territoire et que 11 avaient malheureusement péri des suites de la maladie.
Des réticences à la vaccination
Une triste nouvelle qui donne l’occasion à Dominique Voynet de rappeler que « ce n’est pas une épidémie à prendre à la légère, des gens payent de leur vie le contact avec le virus, et notamment des personnes jeunes ». De quoi pousser à la vaccination espère la directrice de l’ARS qui regrette que si « on est en situation de vacciner toutes les personnes qui se présentent et répondent au critère, toutes les personnes qui y ont droit ne se présentent pas ». Pour l’heure 8279 personnes ont été vaccinées, dont « un petit quart a reçu sa seconde injection ». L’ARS, qui aimerait accélérer la cadence se heurte cependant à « une logistique compliquée qui rend difficile d’aller vers les gens », malgré le déploiement d’équipes de terrain dans les communes.
Pour répondre à cette problématique, on envisage d’utiliser le bus réalisant des tournées de tests pour vacciner. Tout en préservant sa mission de sensibilisation. Essentielle au vu des réticences qui demeurent quant à la vaccination selon l’ARS. « Chaque jour voit arriver sa nouvelle théorie fumeuse, la dernière en date est que le vaccin nuirait à la virilité ! C’est évidement absurde et comme on dit, je crois qu’être en réanimation nuit aussi beaucoup à la virilité », s’emporte Dominique Voynet.
G.M.
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