30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeFormation : du "step by step" pour la santé plutôt qu'un plan...

Formation : du “step by step” pour la santé plutôt qu’un plan “Marshall”

Alors que le chef du pôle Ursec du CHM, Christophe Caralp, évoquait dans nos colonnes l’impérieux besoin de former des personnels de santé à Mayotte pour espérer couvrir les besoins du territoire dans les prochaines années, les choses avancent lentement. Mais surement, assure le recteur Gilles Halbout.

Le Journal de Mayotte : Alors qu’une pénurie de soignants se profile, que peut-on envisager pour permettre d’accroître le nombre de soignants localement formés ?

Gilles Halbout : C’est une véritable problématique. Et qui n’est malheureusement pas propre au domaine de la santé. Nous pouvons par exemple faire le parallèle de notre côté, notamment sur certaines disciplines très déficitaires en enseignants comme les maths. Au niveau national, alors qu’il y a plus de places de que candidats au Capes, vous imaginez bien les difficultés que l’on peut rencontrer sur le territoire. Il faut donc, dans les deux cas, mener une politique forte d’attractivité, mais aussi et surtout à plus long terme développer l’offre de formation localement. Le tout en développant le cas échéant des politiques innovantes à l’image de ce Capes, ouvert à bac+3 et qui offre le statut de fonctionnaire stagiaire pendant deux ans. Je pense dans ce cadre que ce que l’on fait pour nos propres métiers au rectorat, il faut le faire pour les autres secteurs, comme celui de la santé.

Le J.D.M : Concrètement, de quelles offres présentes et à venir à court terme disposons nous sur le territoire ?

G. H. : Il y a, je dirais, trois points d’entrées pour les métiers de la santé. D’abord, les soins à la personne, que l’on développe au lycée de Bandrélé. Il s’agit de formations pour accompagner, selon leurs besoins, les personnes de tout âge, de l’enfant jusqu’aux aînés. Deuxième volet, celui de la santé à proprement parler, et ses formations que l’on regroupe sous le signe MMOPK (Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie). On

Gilles Halbout et Catherine Barbezieux, la directrice du CHM

est là sur des formations universitaires dont les concours ont évolué pour se regrouper autour d’une double entrée PASS/LAS. Ici, nous avons ouvert le parcours LAS, avec une majeure biologie et une mineure santé adossée à l’université de Montpellier et qui permet aux étudiants, après un, deux ou trois ans de parcours d’intégrer une faculté de médecine montpelliéraine. C’était la nouveauté de la rentrée 2020. On peut, à travers cette première, se féliciter d’avoir initié le premier stade des études de santé sur le territoire.

Le J.D.M : On est donc encore très loin d’un centre hospitalier universitaire (CHU)…

G. H. : Bien sûr ! On le voudrait mais il faut passer par certaines étapes. La Guyane par exemple, est juste en train de finaliser le cursus du premier cycle, on est encore embryonnaire sur l’internat à La Réunion… Tout cela prend du temps.

Mais raison de plus pour ne pas traîner, il faut au contraire aller vite, avec détermination car former un médecin prend neuf ans et si on ne commence pas ce chantier dès à présent, nous ne ferons que cumuler du retard dans cette grande ambition. Pour l’instant, on est en capacité de commencer ces études à Mayotte, c’est déjà une belle avancée. On a ouvert la première année du premier cycle cette année, la seconde l’année prochaine. Petit à petit, nous montons en puissance et si dans quatre ou cinq ans, nous pouvons imaginer ouvrir le deuxième cycle, ce serait encore une belle victoire.

L’offre de formation est aussi à prendre en compte avec le développement du deuxième hôpital, ce sont forcément deux éléments indissociables.

Le J.D.M : En attendant les médecins, qu’en est-il des infirmiers et des aides-soignants ?

G. H. : La formation des infirmiers et des aides soignants relève de la compétence des régions, en concertation avec les ARS. Ce n’est donc pas dans les compétences du rectorat. En revanche, nous avons forcément un regard là-dessus dans le sens où nous supervisons l’offre de formation post-bac à travers Parcoursup.

Sur ce point, il faut bien admettre que le territoire, qui compte 30 places dans son Ifsi (institut de formation en soins infirmiers), n’a pas beaucoup bougé. Pourtant, à travers le Ségur de la santé, toutes les collectivités concernées avaient été consultées par l’État, lequel se disait prêt à les accompagner pour développer l’offre de formation. Il se trouve que le Conseil départemental n’a pas répondu. Je me suis donc tourné vers lui pour lui proposer de l’aide mais j’ai été très clair : on ne peut pas attendre un an de plus. Dès la rentrée prochaine, nous devons augmenter le nombre de place. De manière générale, ma feuille de route est d’augmenter de 20% l’offre de formation post-bac pour la rentrée

“Si dans quatre ou cinq ans, nous pouvons imaginer ouvrir le deuxième cycle d’études de médecine, ce serait encore une belle victoire”, estime Gilles Halbout.

prochaine. On y arrive, et il ne faut pas que l’Ifsi soit l’exception.

Le mot d’ordre est donc d’être sur les mêmes objectifs, on va y arriver, on saura faire preuve de persuasion. Nous aurons une réunion sur ce point d’ici le début de semaine prochaine et j’ai bon espoir que ça avance.

Propos recueillis par Grégoire Mérot

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...