Comme l’épidémie, les candidats à la vaccination arrivent par vague. Très frileuse au départ, la population semble peu à peu convaincue par l’importance de se faire vacciner. On s’est demandé si la cible n’avait pas été manquée au départ avec une communication qui ne collait pas avec les attentes, mais la même problématique se pose en Guyane avec une « réticence » de la population notée par nos confrères de France-Guyane, « une grande partie des vaccins doivent être stockés, faute de volontaires », écrivaient-ils en février.
Mais sans doute que la communication ne peut pas être calquée sur la métropole en Guyane comme ici, puisque des caractéristiques propres, comme la présence de la famille de la personne âgée pour une vaccination en commun, sont à intégrer, comme nous l’avait précisé notre chroniqueur Issihaka Abdillah. Illustrée d’ailleurs avec la vaccination conjointe du 4ème VP Issa Issa Abdou et sa maman. Ce qui imposerait de revoir les tranches d’âge autorisées, non plus par ancienneté, mais par filialisation suivant une autre méthode, pourquoi pas les lettre de l’alphabet du patronyme.
Les publics prioritaires ont été élargis à Mayotte encore plus qu’en Guyane, par rapport à la métropole. Comme nous l’avions démontré, notre public cible (âgé et à risque) est bien inférieur à celui des autres DROM-COM. Et ils vont l’être encore, nous explique Dominique Voynet.
« Nous allons travailler sur l’assouplissement des critères de vaccination, car nous avons beaucoup de doses, ainsi que sur les horaires d’ouverture des centres. Les candidats viennent surtout en matinée, il n’y a quasiment personne l’après-midi », constate-t-elle.
« Comment ont-ils pu être développés en moins d’un an ? »
Car à terme, toute la population doit être vaccinée. Toute. Les habitants affiliés à la Sécurité sociale comme les autres, rapporte Dominique Voynet, c’est la garantie pour qu’on vienne à bout de la circulation du virus : « Lors du vaccin, nous demandons toujours la carte vitale, parce que c’est plus facile. Les données s’affichent automatiquement, et les remboursements par la Sécurité sociale aussi. Lorsque le candidat au vaccin n’est pas affilié, c’est le système d’information SIVAC qui prend le relais et qui déclenche le paiement. La vaccination est donc ouverte à tout le monde et c’est gratuit. »
Sur le peu d’engouement de la vaccination à Mayotte, la directrice de l’ARS Mayotte explique les raisons des flux et des reflux : « Les personnes ciblées par la campagne avaient fini par se laisser convaincre, mais quand le président Macron annonce le retrait de l’Astra Zeneca, ça a jeté un froid. Puis, en fin de semaine, on a assisté à un retour vers les centres de vaccination, et ce lundi matin, sur l’un d’eux, toutes les doses ont été consommées à 11h, il a fallu le réapprovisionner. »
D’où l’importance de la communication. C’est pourquoi l’ARS Mayotte a posté sur sa page Facebook un clip détaillant la démarche, rapide, de mise sur le marché des vaccins actuels. Synthétique, il donne la parole à Alban Dhanani, expert à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), dans une formule du type Foire aux Questions.
« Les vaccins contre la Covid sont-ils vraiment sûrs ? »
« Oui, car ils sont testés sur un nombre important de personnes, en terme d’efficacité, en comparant une population qui a été vaccinée à une qui ne l’est pas. Et nous avons un haut niveau de protection. En terme de sécurité, nous avons noté peu d’effets indésirables. Le rapport bénéfice-risque a donc incité la mise sur le marché de ces vaccins ».
« Comment ont été testés ces vaccins ? »
« Les test sont les mêmes que le autres vaccins, ces exigences sont les mêmes que pour les autres vaccins. »
« Comment ont-ils pu être développés en moins d’un an ? »
« Parce qu’on a mis au point la même technologie que sur d’autres vaccins. Et les gouvernements ont investi beaucoup dans la recherche. On a accéléré les procédures de mise en circulation de mise sur le marché. Dans une situation classique, le laboratoire doit finir toutes ses études avant le dépôt de son dossier d’autorisation de mise sur le marché. Pour les Coronavirus, on a demandé aux laboratoires de déposer les données au fur et à mesure de leur disponibilité et on procédait au fur et à mesure à leur évaluation. Ce qui a permis de les mettre à disposition plus rapidement. »
Anne Perzo-Lafond
Comments are closed.