Il aura fallu attendre pour que la SMAE se mouille. Mais c’est désormais chose faîte avec cette réunion au siège du syndicat des eaux. Il faut dire qu’il y avait de l’attente chez les représentants des usagers faisant face au Smeam et à son délégataire. « Vous vous êtes une entreprise privée, vous êtes là pour faire des bénéfices mais vous Smeam, qui êtes des élus, quel contrôle exercez-vous? », a ainsi lancé Daourina Abdallah pour le compte des aidants familiaux. Pour lui répondre, la nouvelle directrice de la Smae, Françoise Fournial. « Nous exerçons avant tout une mission de service public, nous ne sommes pas là pour voler les gens », assure-t-elle ainsi.
Et pour joindre les actes à la parole, celle qui a pris les commandes de la Mahoraise des eaux voilà deux semaines n’aura cessé de faire preuve de bonne volonté pour régler la question des factures exorbitantes ou mal estimées reçues par nombre d’usagers. « Nous fournirons des explications pour tous les cas que vous nous remonterez », a-t-elle ainsi promis, quitte à y veiller personnellement. « Nous travaillons ensemble sur ce sujet et d’ici une dizaine de jours nous aurons les informations pour répondre à ces inquiétudes », a renchérit Aminat Hariti, deuxième vice-présidente du syndicat et maîtresse de cérémonie du rendez-vous.
Des échanges éclairants…
Encore un peu d’attente donc à ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Et quid de l’eau qui, elle, ne coule pas autant qu’espéré ? Sur ce point, ce sont Nassurdine Abdallah, directeur d’exploitation de la SMAE et son homologue au Smeam, Ali-Habibou Mistoihi qui mènent les échanges. Si ce second rappelle que plusieurs chantiers de forage sont en cours, que les études pour une troisième retenue collinaire qui pourrait être livrée dans
sept ans reprennent, qu’on envisage même d’en créer une quatrième et que la réhausse de Combani est désormais opérationnelle…
Reste que « tous les ans, nous faisons face à des tensions sur la ressource et ça va rester comme ça tant que nous n’aurons pas de gros investissements structurants comme une usine de dessalement », explique-t-il, transparent. Toujours est-il qu’en cette fin de saison des pluies, la ressource est là. Au cadre de la Smae donc, de prendre le relai pour détailler les différentes pressions que subit un système de distribution obsolète. Certains chiffres parlent d’eux-mêmes : 37 500 m3/jour consommés contre 36 000 produits. D’autres exemples sont éloquents : le réservoir « Maji-haut », d’une capacité de 4000 m3 d’eau, distribue 600m3 par heure au pic de consommation quand 445 m3 lui sont amenés.
… Mais peu rassurants
« Pour différentes raison, il arrive souvent que le réservoir ne commence pas sa journée plein et quand c’est le cas on finit souvent les journées en culotte courte », lâche Nassurdine Abdallah. L’image pourrait prêter à sourire mais le directeur d’exploitation assure le regretter : « à un moment donné, on n’arrive plus à suivre, c’est un constat et un sentiment d’échec ».
Et le directeur d’exploitation de rappeler que « les coupures sont l’opération de la dernière chance. On sait qu’il y a des usagers qui auront toujours de l’eau, mais une partie n’en aura pas. Et c’est pour que tout le monde puisse en avoir que nous devons procéder de la
sorte ». Il faut donc « soulager le système », mais pour combien de temps questionnent avec insistance les représentants des usagers. « Quelles solutions immédiates ? » Silence. « Nous allons intensifier les recherches de fuites, car cela représente 25% de la production qui est perdue. C’est notre principal axe de travail », finit par répondre la nouvelle directrice de la Smae.
Des échanges donc, plutôt cordiaux même si l’impatience est palpable chez les représentants des usagers. Et sans solution dans les tuyaux, pas sûr que le courant passe encore longtemps.
G.M.
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