« Nous avions prévu un temps d’échange de 7h à 9h, entre les professeurs principaux et les élèves, notamment autour du courrier du ministre de l’Education nationale ». Un communiqué de Jean-Michel Blanquer, daté du 16 avril 2021, qui exprime sa « peine profonde » à l’annonce des décès des deux jeunes à une semaine d’intervalle. « En une semaine, ce sont donc deux jeunes, deux lycéens, deux élèves de l’académie de Mayotte qui ont été tués par d’autres jeunes. Ces actes sont condamnables, il n’est pas tolérable que ces meurtres sur fond de rivalités de territoires perdurent. » Lire la Communication JM Blanquer
Dans l’établissement, on a donc pensé que le Conseil de vie lycéenne pouvait travailler sur ces conflits intervillageois, « et fasse des propositions qui auraient nourri un temps d’échange avec les parents. L’idée est que chaque classe rédige un compte rendu qui serait restitué lors des Assemblées générales de délégués, pour les 150 professeurs du lycée », explique le proviseur. Mais les choses n’ont pas pu se dérouler comme prévu en raison d’une manifestation lycéenne. « Une centaine d’élèves de terminales ont manifesté en hommage aux lycéens décédés, et pour dire halte à la violence. Je leur ai proposé de s’exprimer devant la presse. » Un mouvement « mature », mais qui a été infiltré par des plus jeunes, « qui n’avaient pas le même niveau de conscience citoyenne. »
« Comment faire société »
Nécessitant une prise de parole forte du proviseur face aux jeunes, notamment sur le quotidien de l’établissement : « Nous avons 1.900 élèves à Dembéni, qui viennent de partout, de Passamainty, de Tsoundzou, et de plus loin pour le pôle professionnel. Et quelque soit leur origine, dans l’établissement, les choses se passent bien. Nous n’avons eu que 6 ou 7 conseils de discipline, pour des conduites à risque à l’extérieur du lycée. Donc les rivalités intervillages ne se manifestent pas ici. La thématique ‘comment faire société’ collait particulièrement à cette rencontre avec les parents. »
Ce n’est que partie remise pour Michel Toumoulin, qui estime qu’une meilleure préparation s’impose, « il y avait peu de parents devant la grille ce matin. Or, lors de la 1ère réunion de l’année, ils étaient 160, dont 90 ont laissé mails et numéros de téléphone. »
Il a à son actif d’avoir prouvé que la cohésion, ça fonctionne, mise en place dans ses précédentes fonctions dans un lycée de Nogent-le Rotrou (Eure-et-Loir). « J’ai toujours donné une place prépondérante aux parents, ils étaient parfois informés avant les enseignants, tout simplement parce que c’est pour beaucoup à la maison que cela se joue et que ça nous remonte. »
La rencontre sur la parentalité sera donc peaufinée, « je la fixerai plutôt un samedi matin, et après le Ramadan. »
A.P-L.
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