En présence de Madeleine Delaperriere, Déléguée Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et au Sport (DRAJES), Solenne Augier, Chargée de Mission Santé Sexuelle et Reproductive à l’Agence Régionale de Santé (ARS) et Taslima Soulaimana, Directrice Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes à Mayotte, les porteurs du projet ont rappelé l’importance de lutter contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles en milieu sportif, amateur comme professionnel.
Le milieu sportif est loin d’échapper aux violences sexistes et sexuelles. En France, les chiffres sont édifiants : 10% des filles et 5% des garçons ont déjà été confrontés, dans leur milieu sportif, à au moins une forme de violence sexuelle. Malgré l’absence de données chiffrées propres à Mayotte, on ne peut y « nier la dure réalité des violences sexistes et sexuelles dans le sport » tiennent à rappeler Thibaud Debreyne et Charles Giraud, Chargés de Mission dans la lutte contre les violences sexuelles dans le milieu sportif au sein de l’APSL. « Au CHM, entre septembre 2017 et août 2020, 133 enfants âgés de 6 mois à 16 ans ont été admis aux urgences pour des faits d’agression sexuelle. Ça donne déjà une idée de l’ampleur du phénomène » précisent-ils.
300 personnes sensibilisées
Dans ce contexte, la DRAJES, l’ARS, la Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes à Mayotte ainsi que la Politique de la Ville ont décidé de soutenir l’APSL dans la mise en œuvre d’actions de sensibilisation et de formation. Ce dernier volet a permis de sensibiliser « 300 personnes intervenant dans les clubs sportifs de Mayotte » se réjouit Charles Giraud, tandis que les ateliers de sensibilisation permettent d’aborder ce phénomène avec les sportives et sportifs du territoire dès le plus jeune âge.
Une importante campagne de communication a par ailleurs été lancée, précisent les organisateurs, qui soulignent le rôle de la page Facebook @defendstoimayotte ainsi que du hashtag #wamitoo relayé par le collectif CIDE. « Ce hashtag, c’est un clin d’oeil au hashtag #metoo tout en soulignant l’aspect local du combat ! » s’enthousiasme Thibaud Debreyne.
Extrait de la campagne de sensibilisation, qui a d’abord pour objectif de faire admettre que le problème des violences sexistes et sexuelles dans le sport existe à Mayotte. (© Cécile Massin)
Cet ambitieux projet porté par l’APSL ne saurait exister sans un important réseau partenarial, comme tient à le souligner Taslima Soulaimana qui a accompagné le projet dès son lancement. « La collaboration avec l’ACFAV ou encore le collectif CIDE est primordiale », développe-t-elle, « surtout dans le contexte mahorais où les victimes peuvent préférer se taire plutôt que de mettre leur entourage dans l’embarras et où il est donc indispensable que différents interlocuteurs puissent les écouter ».
Si l’ensemble des acteurs présents espèrent que « la démarche enclenchée pourra ouvrir une brèche pour parler des violences sexistes et sexuelles dans de nombreux autres domaines », tous se rejoignent sur la nécessité de sensibiliser dès le plus jeune âge pour faire des enfants d’aujourd’hui les adultes épanouis de demain.
Cécile Massin
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