Une première tranche de près de 20 millions d’euros a été octroyée au gouvernement comorien dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de développement France-Comores (PDFC). Celui-ci est né du Document cadre pour le partenariat (DCP) signé en juillet 2019 après la réception à l’Elysée du président comorien, Azali Assoumani.
La cérémonie de signature a eu lieu, le 11 juin, au ministère des Finances des Comores en présence de l’ambassadrice de France à Moroni, Jacqueline Bassa-Mazzoni, du directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Lionel Yondo, et du directeur général adjoint d’Expertise France, Herve Conan.
Le document a été signé, côté comorien, par les ministres de l’Agriculture, Bianrifi Tarmidhi, des Finances, Said Ali Said Chayhane, et des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal. Cette première tranche représente 30% des fonds initiaux (150 millions d’euros) alloués, en juillet 2019, par la France pour soutenir une gamme de projets dans l’archipel après la réception officielle du président Azali Assoumani au palais de l’Elysée par Emmanuel Macron.
“Ces projets d’un montant cumulé de 10 milliards de francs comoriens (20 millions d’euros, ndlr), financés par la France, au travers l’Agence française de développement (AFD), apportent une contribution importante au développement socio-économique de l’Union des Comores”, indique un communiqué de presse qui ajoute que les projets en question “favoriseront la création d’emplois durables et mieux rémunérés comme le recommande les orientations fixées dans le cadre du Plan Comores Emergent (PCE) et le futur PIAN (Plan national d’investissement agricole)”.
La création d’emplois au profit des jeunes
Les fonds soutiendront deux volets du Plan de développement France-Comores (PDFC) : le développement et la promotion des filières de rente (vanille, girofle, ylang ylang) et l’appui technique et financier aux Comoriens de la diaspora souhaitant investir dans leur pays.
Pour le premier volet, “il s’agira d’appuyer la transformation et l’amélioration de la qualité des produits et de contribuer à leur reconnaissance internationale “Made in Comores”, souligne le communiqué, ajoutant que “le projet permettra de soutenir en donnant une place importante aux femmes” par la mise en place de “50 structures de transformation et de conditionnement” et la formation de “1000 structures impliquées dans la transformation tout en facilitant l’accès à des crédits bonifiés pour améliorer la performance des acteurs et soutenir l’innovation”.
Outre l’appui à la création d’un Office national des produits de rentes, ce premier volet, d’un montant de 15 millions d’euros (7,3 milliards de francs comoriens) va soutenir les initiative de promotion du dialogue public-privé et de création d’emplois mais “financera également des actions de recherche pour conforter l’attractivité des cultures de rente au sein des exploitation et des coopératives agricoles”, d’après toujours le communiqué de presse.
Le second volet, d’un montant de 5 millions d’euros (2,4 milliards de francs comoriens), consiste à soutenir “les diasporas entrepreneuriales” à monter des projets durables sous forme de Start-ups dans divers secteurs (agriculture, artisanat, pêche, nouvelles technologies). La France, par le biais de l’AFD et Expertise France, va non seulement les accompagner au montage technique des projets mais aussi à l’appui financier direct pour les réaliser aux Comores.
Mettre la diaspora comorienne au service de la création d’entreprises
Le projet “permettra notamment de soutenir techniquement et financièrement près de 100 porteurs de projets/investisseurs de la diaspora” souligne encore le communiqué qui tient à préciser qu’une partie des fonds servira à revitaliser les activités de la Cambre de commerce Franco-comorien et le Commissariat à la Diaspora en “facilitant la mobilisation des compétences des membres de cette même diaspora pour répondre aux besoins d’expertise du pays”. Tous les projets seront exécutés conjointement par les équipes techniques des ministères concernés et Expertise France, d’après un accord d’établissement signé en novembre 2019 entre Expertise France et le gouvernement comorien et révisé au mois de mars 2021.
Le Plan de développement France-Comores (PDFC) est une composante du Document cadre pour le partenariat (DCP) signé à Paris en juillet 2019 par le ministre Jean Yves Le Drian et son collègue de l’époque, Souef Mohamed El-Amine, remplacé en octobre 2020 par Dhoihir Dhoulkamal. Les deux pays affichent une volonté de travailler ensemble pour s’attaquer aux racines de la pauvreté qui poussent les jeunes à fuir l’archipel. L’idée consiste à encourager des initiatives locales de création de microentreprises ou des microstructures génératrices d’emplois et de la valeur ajoutée.
Le soutien aux filières de rente, par exemple, permettra de générer des dizaines d’emplois surtout à Ndzuani où les activités sont assez florissantes. A Mayotte, en septembre 2020, le président français avait émis, en conférence de presse, l’impérieuse nécessité de soutenir les Comores à renouer avec un développement socio-économique durable. “Nous avons besoin d’une coopération avec les Comores. Nous avons décidé d’investir aux Comores pour aider ce territoire à réussir”, avait souligné Emmanuel Macron. Le Plan de développement France Comores (PDFC) de 150 millions d’euros court jusqu’en 2022. Les Comores seront appelés à absorber les 130 millions d’euros restants.
A.S.Kemba, Moroni
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