Commençons par Dzaoudzi où la modernité l’emporte à la fois dans le choc entre deux candidates plus médiatisées que leurs alter ego masculins, et parce que c’est la jeune directrice de la CRESS (Chambre Régionale de l’Economie sociale et solidaire), Maymounati Moussa Ahamadi, qui l’emporte avec 53,82% aux côtés de Omar Ali, ancien directeur de la coopération décentralisée au CD. Il s’agit surtout du binôme présenté par Nema, le parti centre gauche de Saïd Omar Oili, qui règne en maître à Dzaoudzi dont il est le maire.
Autre baronnie, celle du canton voisin de Pamandzi, dévoué à Daniel Zaïdani qui arrive en tête avec sa binôme de 2015, Soihirat El Hadad, avec 49,48% de voix. Ils ont bien failli l’emporter au premier tour, puisqu’il aurait suffi de 50% de suffrages exprimés et d’un score d’au moins 25% des électeurs inscrits. Ses challengers sont le président de la CCI Mohamed Ali Hamid et Antubati Assani Bamcolo, qui obtiennent 35,87%, il va leur être difficile de combler les presque 15 points d’écart.
On attendait avec attention les scores des deux poids lourds, Issa Issa Abdou, à Dembéni, et Mansour Kamardine, à Sada. Bien qu’en tête, leurs positions ne sont pas confortables.
Le 4ème vice-président du CD MDM arrive en pôle position avec sa binôme Inaya Salimini, mais pas avec un grand écart sur ses adversaires divers droite, 45,63%, contre 41,67% à Madi Velou et Zamimou Ahamadi. Les tractations seront donc déterminantes pour Issa Abdou avec la 3ème liste.
Une participation comme un SOS
A Sada, le député LR Mansour Kamardine est devant d’une très courte tête avec sa binôme Tahamida Ibrahim, 27,90% sur les seconds Mohamed Abdou et Mariam Saïd Kalam. Une position inconfortable surtout qu’arrive immédiatement après Anchya Bamana, 17,62%, dont on peut penser que les électeurs ne seront pas enclins à reporter leurs voix* pour le représentant d’un parti qui n’a pas investi leur candidate. Il devra chercher ses voix ailleurs pour espérer l’emporter.
Autre preuve d’un besoin de renouveau de la classe politique, la position de leader des jeunes candidats de Mamoudzou Sidi Nadjayedine, ancien conseiller municipal, et sa binôme Hélène Pollozec, divers centre, à Mamoudzou 3 (Kawéni). Tous deux totalisent 28,03% des suffrages devant le conseiller sortant Ali Debré Combo, 26,45%, dans un canton où les alliances relèvent de l’aléatoire pour totaliser 10 listes !
Notons qu’un revenant crée la surprise à Bandraboua, Alain Sarment, ancien conseiller général du canton, a bien failli être élu au 1er tour avec sa binôme Nadjima Saïd, en totalisant 49,54% des voix. Les seconds, LR, sont à 40,90%.
La déception de la population envers ses élus, exprimée lors de la manifestation de 2018, a incité la population à se déplacer vers les urnes puisqu’on relève à Mayotte plus de 50% de participation, contre environ 34% en métropole. Cette défiance se traduit par la montée de jeunes personnalités qui devront être attentives à assumer leur rôle de leader, avec un courage politique qui fait trop souvent défaut sur les grands défis qui attendent Mayotte.
*Anchya Bamana ne peut se représenter au 2d tour n’ayant pas atteint les 12,5% des inscrits exigés. Elle en totalise 11,67%. En cas d’abondance de listes, au cas ou aucun candidat n’atteint les 12,5%, les deux candidats arrivés en tête peuvent se maintenir au second tour. Or, elle n’arrive qu’en 3ème position
A.P-L.
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