« La Mahoraise des Eaux informe qu’en raison des fortes consommations du week-end, le niveau d’eau dans le réservoir de tête qui alimente plusieurs villages est très bas et impose de procéder à un arrêt de la distribution d’eau ». Depuis plusieurs jours, la Société Mahoraise des Eaux (SMAE) est contrainte d’effectuer des coupures dans plusieurs villages de l’île. La commune de Mtsamboro est particulièrement touchée, à travers trois villages, Mtsahara, Hamjago et Mtsamboro et la commune d’Acoua, à Mtsangadoua. Les deux communes de Dembéni et de Bandrele également. Ce lundi toutes ces zones étaient victimes de coupures, que la SMAE explique toujours par une capacité de stockage insuffisante dans les réservoirs de tête.
Des coupures qui avaient empêché plusieurs élèves inscrits en stage de remise à niveau avant la rentrée scolaire de se rendre dans leur école à Mtsamboro la semaine dernière.
Lors d’un point presse au Syndicat des Eaux, la SMAE avait souligné que la ressource en eau de l’île ne présentait pas d’inquiétude, « les deux retenues collinaires sont plus hautes que ce qu’elles étaient à la même date l’année dernière, la situation est plus positive ». C’est sur la capacité de traitement de l’eau que se porte la difficulté avait signalé le Syndicat des Eaux et d’Assainissement (SMEAM), par la voie de sa vice-présidente chargée de la communication Aminat Hariti qui avait annoncé ces mesures de restriction.
Des liquidités pour les réservoirs
Nous l’avons contacté lors de ce lundi de coupures : « Le volume de la ressource ne pose en effet pas de problème pour l’instant, ce qui n’est pas le cas en matière de production, c’est à dire de traitement, et de stockage de l’eau. Nous travaillons sur la réhabilitation des réservoirs. »
Des réservoirs devenus trop petits au regard de la croissance démographique, et dans lesquels il aurait fallu investir, ce que la précédente équipe n’a pas fait, laissant même le SMEAM dans la situation financière que l’on connaît. « Nous avons des travaux à mener, mais il faut restaurer la confiance des investisseurs, nous sommes étroitement surveillés, entre audit et examens de la Cour des comptes. En plus de réhabiliter les réservoirs actuels, il faut investir dans un dimensionnement du stockage à la hauteur des besoins. Tout cela, il faut le financer. » Les travaux sont prévus, « avant la fin de l’année ou le début de l’année prochaine. Nous sommes conscients de l’urgence ».
Une partie des 15 millions d’euros de dettes a été payée, « la situation est en cours d’épurement. »
Il va donc falloir beaucoup de patience aux habitants, puisque ces coupures liées à la production, et non à l’état de la ressource, devraient se poursuivre, « on ne sait pas à quel rythme. On peut juste appeler chacun à doser sa consommation pour de juste usage ». Les lavages de voitures ou arrosage de jardin doivent donc passer au second plan, surtout dans ces zones en tension.
A.P-L.
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