Comment sauvegarder les espèces de poissons coralliens, tout en assurant aux pêcheurs mahorais des récoltes et des revenus toujours constants ? Pour le parc naturel marin, l’équation est toute trouvée, et tient en trois lettres : DCP. L’acronyme désigne les dispositifs de concentration de poissons, un mécanisme permettant d’attirer les espèces pélagiques (vivant proche de la surface) dans une même zone, facilitant la tâche des pêcheurs.
Ces derniers ont ainsi été conviés par le parc marin à une série de rencontres tout au long du mois de septembre. L’occasion de présenter aux pêcheurs de Nyambadao, Mtsapéré, Labattoir, Chiconi et Mtsahara l’équipe chargée de la collecte de données du système d’informations halieutiques (SIH). Composée de sept agents, cette unité est chargée de contrôler quotidiennement les points de débarquement de pêche de Mayotte pour les compiler en statistiques.
Mais l’objectif de ces cinq rencontres, qui ont attiré une centaine de pêcheurs selon le parc marin, était d’échanger autour de la pose prochaine des DCP, qui devrait intervenir avant la fin de l’année 2021. Il faudra ensuite attendre six mois environ pour que ces dispositifs soient opérationnels. Ces derniers sont effectivement composés d’une longue ligne de mouillage, attachée à un bloc de béton reposant dans le fond. Plusieurs filins sont ensuite attachés à cette ligne, à quelques dizaines de mètres sous la surface. Ces filins permettent d’agréger des algues, du plancton et des micro-organismes, et donc d’attirer dans la zone de plus grands poissons, tels que le thon ou la bonite.
Des flotteurs à la surface permettront aux pêcheurs de repérer la zone du DCP. Reste maintenant à évaluer l’efficacité des dispositifs, qui ambitionnent de protéger les espèces coralliennes en garantissant aux professionnels mahorais des bancs de poissons hors lagon, sans dépasser les distances autorisées pour leurs embarcations.
Axel Nodinot
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