Le témoignage des malades du cancer lors du lancement d’ « Octobre rose » dédié à cette maladie, laisse perplexe. De toute évidence la prise en charge n’est pas à la hauteur du ravage que vivent les malades lorsqu’ils, ou elles en l’occurrence, apprennent qu’elles sont atteintes. Nous avons relaté la galère qu’a connu une malade, Nadou, entre le compte rendu du radiologue, qui n’est pas suivi d’une transmission au médecin, et l’attente imposée pour se faire soigner à La Réunion en raison des tests PCR. Entre le Covid et le cancer, on sait des deux maux quel est le moindre.
Son témoignage met en évidence de multiples ruptures dans la chaine de sa prise en charge qu’il faudrait diagnostiquer, voire auditer. Pour l’ancienne maire de Sada et cadre à l’ARS Mayotte, Anchya Bamana, il est à mettre en lien avec un déficit dans la prise en charge des EVASAN. Si l’évacuation sanitaire n’est pas en cause sur ce témoignage, elle l’est sur de nombreux autres.
Dans une tribune envoyée aux médias, elle note que « la gestion de ce dispositif est de plus en plus décriée par les usagers, notamment les assurés sociaux ». En question, l’autorisation délivrée par la commission médicale d’évacuation sanitaire (CMES) qui valide l’EVASAN. Anchya Bamana demande que soit mise en place la possibilité d’une « contre-expertise à celle de la CMES pour statuer sur les situations individuelles en cas de refus » de la CMES. Et demande que « les remboursements des soins de ceux qui partent de leurs propres moyens soient honorées par la CSSM de Mayotte (…) Ces demandes appellent à une modification des textes législatifs qui régissent l’EVASAN de Mayotte selon ses orientations.
D’autant que la commission valide en fonction de la gravité des cas ou de l’inexistence d’un soin effectué à Mayotte, alors que celui-ci peut être réalisé avec beaucoup de retard en raison de l’attente provoquée par le nombre important de malades au regard de déficit en professionnels de santé.
« Une main tendue est ainsi lancée par les malades du cancer du sein aux élus pour, à défaut d’être soignées auprès de leur familles, qu’elles puissent bénéficier des soins de qualité tels que offerts dans des hôpitaux dotés des spécialistes qualifiés en la matière. Il est aussi question ici de l’application du code de la sécurité sociale de droit commun de manière générale, tant réclamée par les mahorais.
Pour rappel, les syndicats du CHM et de l’ARS ont déjà saisis les parlementaires, les présidents du département et de l’association des maires sur le sujet à travers un dossier relatif au système de santé de Mayotte, lors de la récente visite du Ministre des Outre-Mer sur notre département. »
Lire la Tribune Evasan Anchya Bamana
A.P-L.
Comments are closed.