Kiss, Faouza et Salimati n’ont pas chômé ce mercredi matin. Derrière les grilles du CHM, les trois étudiantes et leurs camarades ont participé à une action de prévention et de sensibilisation au cancer du sein avec l’association Amalca et leur formatrice de l’IES, Valérie Dufour, qui a inscrit Octobre rose dans son projet pédagogique, et inversement.
« Cela fait un mois qu’à la prépa IFSI on travaille sur le cancer du sein. L’idée c’est de travailler sur la construction de l’identité professionnelle, qu’est ce que l’identité soignante, qu’est ce que l’identité infirmière ? C’est la première vocation pédagogique de ce projet là. A partir de là on a choisi Octobre Rose, puisque cela s’y prête bien. On est parti de la recherche scientifique au début sur le cancer à cette action à la fin. On s’est associés à l’association Amalca et au Rotary qui a financé les tee-shirts. Les étudiants ont réalisé un petit questionnaire pour sensibiliser sur la mammographie, l’auto palpation, et l’intérêt du suivi médical ».
Derrière la formatrice, les étudiantes et stagiaires interpellent les usagers et leur présentent le questionnaire sur papier. L’occasion d’échanger et « d’informer la population sur l’intérêt du suivi médical sur ce cancer qui est le plus meurtrier »
Une population qui se montre finalement peu informée malgré un mois d’actions. « Ce qui revient le plus, c’est l’étonnement d’apprendre que ça touche aussi les hommes, avec 500 décès chaque année mais aussi qu’on peut en guérir si c’est dépisté à temps » explique Kiss, à l’issue d’une quinzaine de questionnaires. « Il y a pas mal de personnes qui ne connaissent pas du tout cette maladie. On essaye de leur donner le plus d’informations possible et de ne pas hésiter à en parler autour d’eux car là on est au CHM, on n’a pas assez de moyens pour communiquer à beaucoup de personnes. La communication orale fonctionne bien, on les invite à en parler aux amis, aux voisins… »
Un terrible manque d’information
Beaucoup d’usagers ignoraient tout de l’autopalpation. « Souvent ils ne savent pas qu’on peut regarder ça toute seule chez soi, et croient qu’il faut forcément voir d’abord un spécialiste ». Le partage des bons gestes était donc, lui aussi, au cœur des échanges avec la grosse centaine de visiteurs qui ont pu discuter avec les étudiantes. Leur formatrice salue « la qualité de l’information et des échanges, la qualité du message ». « A la fin quand on demande ce qu’ils ont retenu, ils ont bien compris le message, ce qui est le principal » se réjouit Kiss.
Ce qui est ressorti aussi, c’est un manque de formation des médecins eux-même., auxquels certaines patientent peinent à exprimer leurs inquiétudes pour obtenir une mammographie. « Certaines personnes savent ce que c’est mais quand elles vont chez le médecin et disent qu’elles sentent un truc bizarre, ce dernier dit que ce n’est rien. La patiente peut se sentir perdue et ne sait pas comment insister pour faire une vérification » complète Faouzia. « Il y a aussi parfois une confusion entre la mastose, des boules qui peuvent aller et venir, et celles qui peuvent être une tumeur » note aussi Valérie Dufour.
Autant de constats qui expliquent que le cancer qui se soigne le mieux soit aussi celui qui tue le plus en France, souvent faute d’un dépistage assez précoce. C’est dire si la lutte contre le cancer du sein est l’affaire de tous. De leur côté, Amalca et l’institut d’études en santé (IES) prévoient d’ores et déjà de renouveler leur partenariat l’année prochaine.
Y.D.
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