Ils étaient 25, 16 particuliers et 9 institutions à recevoir une médaille des mains de la ministre Frédérique Vidal, « une médaille créée par la Monnaie de Paris pour les 30 ans de la fête de la science », signalait la ministre de la Recherche, qui vantait ces opérations de diffusion des travaux scientifiques comme un temps utile et nécessaire : « D’un côté la Fête de la science permet de faire toucher du doigt aux enfants l’impact que peut avoir un petit geste sur l’écosystème, et d’un autre, d’informer le grand public des avancées, car c’est l’ensemble des citoyens qui par le consentement à l’impôt, finance la recherche. Cette restitution, on la leur doit ».
Preuve que les femmes doivent pousser plus loin la démarche scientifique, elles n’étaient que deux à être parmi les rangs des récompensés. C’est d’ailleurs le constat que fait la 1ère d’entre elle, Hadidja Mbae, inspectrice de l’Education nationale en SVT, qui fut ambassadrice de cette fête jusqu’en 2019 : « C’est l’occasion de faire des sciences en faisant la fête. Ça remobilise les enseignants, mais les études scientifiques, ça fait peur aux filles. » Une solide ambassadrice avec Latufa Youssouf, docteure en Biochimie.
Pourtant, c’est à une femme qu’on doit cette version réussie de la fête de la science 2021, soulignait le recteur Gilles Halbout qui l’a recruté il y a deux ans, et la présence de Fahoulia Mohamadi, chercheur en chimie de substances naturelles et chargée de la recherche et de l’innovation au rectorat, retenue sur une autre action, planait sur cette cérémonie. Le village des sciences monté pour la Fête de la science, qui est resté quelques jours place de la République, se déplace désormais dans les établissements scolaires, indiquait le recteur à l’initiative de cette cérémonie.
Des hommes, des volcans et des bateaux
Gildas Nyame recevait une médaille pour avoir été le porte-parole de cette fête 2021, et c’est lui qui a motivé ses élèves à valoriser le tronc de bananier en utilisant sa fibre pour concevoir des sacs.
Bien entendu, le géographe Saïd Hachim était appelé, et bien qu’absent, sa sœur expliquait tout ce que représentait comme passion son métier, complété par Gilles Halbout qui glissait à la ministre que le géographe avait été le premier à avoir émis l’hypothèse de l’émergence d’un volcan sous-marin lorsque les premiers séismes se firent sentir en 2018.
Suivait l’historien Inssa de Nguizijou, très impliqué dans les actions pédagogiques auprès des scolaires, « merci à Fahoulia d’avoir intégré les sciences humaines dans cette Fête de la sciences », indiquait celui qui tenait un stand sur l’Histoire de l’île, « Des hommes et des bateaux ».
Diffuser la science auprès des scolaires et de la population
Ont également reçu la médaille frappée par la Monnaie de Paris, Damien Devault, pour son dynamisme auprès des scolaires, Dahabia Chanfi, docteur en Biologie qui effectue des recherches sur la richesse biomarine, Maoulana Andjilani, pour son apport à la diffusion de la culture scientifique sur l’île, Albert Ducastel, docteur en médecine, qui participe au programme « Cordée de la réussite » et qui a monté l’association « Ensemble pour la santé » axée sur la télémédecine, Feyçoil Mouhoussoune qui développe activement les TIC à Mayotte, l’écrivain et docteur en littérature Alain Kamal Martial, « je mène aussi un travail sur la coopération régionale pour dépasser la problématique de la langue », Thomas Vignaux, docteur en Biologie et auteur d’ouvrages ludiques sur les écosystèmes marins, le biologiste Salim Moussa, fondateur de l’association AVAPAM, l’association pour la valorisation des plantes alimentaires et médicinales de Mayotte, Mohamed Issouf, infectiologue et préfigurateur de l’Agence française de la biodiversité, l’immunologue Attoumani Ahamada, qui travaille sur les micro-organisme, « et prochainement sur ceux du lac Dziani », et Abassi Dimassi, botaniste, qui a participé au programme Arboretum, visant à reboiser les établissements scolaires.
Se sont ensuite les représentants des institutions qui furent félicités pour une action menée. Tel Aurélien Siri, directeur du CUFR, « je remercie les enseignants chercheurs et les professeurs des écoles qui les ont accueillis dans leurs établissements », Moudzalifa Nourdine pour l’Agence de Développement et d’Investissement de Mayotte (ADIM), « nous sommes heureux d’avoir eu 12 lauréats primés aux concours d’innovation », Mohamed Ali Hamid, directeur de la CCI, « nous serons toujours à l’avant-garde », Philippe Ryckewart, pour le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), qui profitait de la présence de la ministre pour souligner que la structure est « peu présente à Mayotte », contrairement à La Réunion où « un bâtiment va être inauguré », ce à quoi Frédérique Vidal répondait avoir « financé un projet de recherche sur l’agriculture maraîchère », le BRGM, dirigé par Charlotte Mucig, implanté à Mayotte depuis 20 ans, mis en lumière par le phénomène volcan, et qui œuvre aussi sur l’apport de connaissance en matière d’érosion des sols qui se déversent dans le lagon, le Lycée agricole de Coconi, pour lequel Christophe Bretagne soulignait qu’ici à Mayotte, les producteurs ne sont pas les pollueurs « contrairement à la métropole », le CHM était présent notamment au titre de son centre agréé sur les maladies rares, Les Naturalistes, dont le président Michel Charpentier mettait en garde, « il faut réagir en urgence, dans les années qui viennent sur la forte pression exercée sur les écosystème », et enfin, Houlame Chamssidine pour Mayotte Nature Environnement, « et l’ensemble des acteurs de l’environnement à Mayotte ».
A.P-L.
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