Le mot d’ordre de grève était national la semaine dernière, et portait tout autant sur les mesures du protocole sanitaire que sur le reproche d’une écoute insuffisante des syndicats par le ministre Jean-Michel Blanquer. Qui les a reçu pendant prés de trois heures jeudi, en déclinant des annonces à l’issue.
Localement, le mouvement était suivi surtout dans le primaire, avec un taux de grévistes de 55% annoncé par le SNUipp, et 87 écoles fermées, alors que le rectorat en décomptait 56, mentionnant que plusieurs l’étaient pour cause de Covid. La FSU Mayotte, SNUipp et SNES, a été reçue par le recteur, l’occasion de faire le point sur plusieurs mesures liées au protocole plusieurs fois modifié, de cette rentrée de janvier.
Sur le sujet des maques FFP2, réputés plus protecteurs mais réservés jusqu’alors aux soignants, et 8 heures avant l’annonce par son ministre de la mise à disposition de 5.000 masques FFP2, Gilles Halbout avait annoncé que cette catégorie de masque serait distribuée aux personnes à risque, comme c’était d’ailleurs déjà le cas, ainsi qu’à celles qui en font la demande. Un point qu’a éclairci pour nous le représentant de l’Education nationale : « Bien sûr, tous les personnels à risque ou qui travaillent avec des élèves avec des pathologies comme les Accompagnants d’élèves en situation de handicap, peuvent en bénéficier. Pour les autres, j’appelle à la responsabilité de l’enseignant. C’est son rôle d’expliquer aux élèves les bons comportements à avoir, lavage des mains, etc., mais aussi, à ne pas être plus anxieux que nécessaire vis à vis de la maladie. Il faut avoir une réponse raisonnée en fonction de la gravité de la situation. Et aller crescendo dans la réponse en fonction de la gravité du variant ».
Autre difficulté soulevée par le SNUipp, « les élèves dont l’enseignant absent n’est pas remplacé ne sont pas accueillis à l’école ». Pour faire face à cette situation, sur le plan national, le ministre annonçait que plusieurs milliers de remplaçants contractuels seront recrutés. A Mayotte, le recteur a confirmé que les moyens sont bien là, « mais il n’y a pas de candidat ». A partir d’un taux de 20% de cas positifs dans une classe, celle-ci sera fermée.
Un boitier pour capter qu’il faut aérer les pièces…
La simplification du protocole sanitaire dans les écoles le 10 janvier dernier, par la voix du premier ministre, privilégie les autotests comme moyen de contrôle pour les cas contacts d’un élève positif. Avec un dépistage immédiat, puis à +2 jours et +4 jours. Même s’il s’agit de répondre à la saturation des dépistages dans les pharmacies, on reste malgré tout dans la surenchère de tests. A Mayotte, des autotests ont été envoyés dans les écoles, a expliqué le recteur aux syndicats.
Des petits boitiers ont fait leur apparition, les capteurs de CO2 (Dioxyde de carbone). Cet air que l’on expire en étant très concentré* dans une pièce, favorise la transmission du virus, par les fines gouttelettes qui restent en suspension. C’est pourquoi une aération régulière est indispensable. Un réflexe que nous avons tous acquis, mais apparemment ce n’est pas suffisant, la technique a donc été appelée à la rescousse. Alors que les premiers capteurs de CO2 arrivent dans les collèges des Hautes-Pyrénées, ils sont déjà mis en place dans le second degré à Mayotte. « Plus de 70% des collèges et lycées en sont dotés, et ils sont commandés pour le premier degré. Notre objectif, c’est d’en installer 2 ou 3 par établissement », nous apprend le recteur. Alors qu’en métropole, ce sont les collectivités locales qui sont chargées de leur mise en place, à Mayotte le rectorat les finance avec l’accord des maires. En l’absence de capteur, l’aération régulière voire permanente demeure néanmoins le moyen le plus sûr de limiter la contamination.
Autre point, des Autorisations spéciales d’absence (ASA) pourront être accordées aux personnes fragiles, « les autres difficultés comme le manque de savon liquide ou e solution hydroalcoolique, l’absence de nettoyage et de désinfection, continueront à être réglées au cas par cas », indique le syndicat, en fonction des communes.
Enfin, sur les adaptations de l’agenda scolaire à celui du Covid, Jean-Michel Blanquer a décidé de reporter les évaluations de CP, prévues en janvier, et d’étudier le report éventuel en juin des épreuves de spécialités du bac, qui devaient avoir lieu en mars.
Anne Perzo-Lafond
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