Pluie de cailloux sur le pont séparant Combani et Miréréni. Il est environ 11h ce lundi matin et les jeunes des deux villages sont décidés à en découdre. Armés de pierres, machettes et autres barres de fer, les deux bandes ne sont séparées que d’une dizaine de mètres. De part et d’autre, des jeunes se placent à distance pour avoir une vue d’ensemble. Certains filment. A cet instant, gendarmes mobiles et policiers municipaux bloquent la circulation en amont, pour protéger les automobilistes. Plus à l’est, à Vahibe, des points de blocage sont remontés par la gendarmerie. Et à Kahani, des affrontements éclatent également, mobilisant jusqu’à 67 gendarmes sur plusieurs fronts, indique le colonel Capelle.
A 17h30, le secteur de Kahani était qualifié de “calme et maîtrisé”. Mais la route de Combani restait un point chaud. “On a toujours une 20 aine de jeunes qui bloquent le CD3 à Vahibé, pour l’instant ça circule. Mais c’est très précaire” indique le colonel de gendarmerie, précisant que ses effectifs “manœuvrent” pour permettre aux automobilistes de passer en sécurité les zones de tension.
Les causes de ces affrontements incessants restent obscures. A Combani, un jeune nous expliquait que les tensions avec Miréréni remontaient “au moins à [sa] naissance”, suite à une sombre histoire de chien volé, de “jalousies” et de tensions ethniques. “C’est des Anjouanais, mais leur capitale, c’est Combani, car ici on a tous les commerces et à Miréréni, il n’y en a pas” indique le jeune homme. “Mais quand ils viennent ici, ils cassent tout, ils mettent le feu” estime-t-il, se faisant un devoir d’empêcher les voisins de franchir le pont. “Je fais mon job” assure-t-il.
Heureusement pour les nombreux automobilistes qui empruntent cet axe très fréquenté, les gendarmes font le leur également.
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