Au cœur des nombreuses réunions de crise de cette semaine, le préfet de Mayotte a déclaré qu’ « on a beaucoup parlé d’habitat illégal ». Thierry Suquet évoquait ainsi l’exemple du maire de Mamoudzou, lequel a demandé des autorisations de flagrance concernant des constructions sur le sol communal. « On a détruit 60 cases illicites » explique le préfet. « On en a reparlé hier, on reprend les opérations de décasage de la loi Elan. On est à nouveau entrés dans le dispositif, on a pris en compte ce que nous dit le juge, on est en train de recommencer ».
Pour rappel, la dernière opération de destruction d’habitat illicite concernant un bidonville de Combani s’était vue suspendue sur décision du juge du tribunal administratif, à la suite de la requête de plusieurs associations. En cause, la question du relogement.
« Notre objectif, c’est une opération par mois » explique le préfet. Ça se prépare. Vous avez vu que les conditions que nous met le juge sont difficiles, c’est beaucoup de préparations, beaucoup de présence des organes sociaux préalables. C’est pour cela que quand on fait une opération comme cela, ça demande énormément de moyens.
Et Thierry Suquet d’expliquer que « ce matin, on regardait le coût des opérations dans le cadre des politiques de logement, ça nécessite de mettre de l’argent, d’engager des moyens. Des moyens pour démolir, des moyens pour encadrer ». Interrogé sur le visage de la lutte contre l’habitat insalubre après les décisions du tribunal administratif, M Suquet explique que « ce qui revient souvent, c’est le fait que les propositions de relogement que nous faisons de façon systématique, elles doivent être faites avant la prise de l’arrêté de périmètre. Donc nous on avait l’habitude d’effectuer ce travail-là, de faire un arrêté de périmètre, mais ensuite de continuer de proposer aux gens du relogement. Parce qu’on en a une partie qui nous dit qu’ils ne veulent pas de relogement, d’hébergement. Là le juge nous dit : avant de faire l’arrêté de périmètre, vous devez avoir rencontré les gens. Donc ça c’est ce qu’on a remis en place.
Ça ne veut pas dire que derrière on ne va pas, pour ceux qui ont refusé, faire des propositions si jamais on nous le demandait, et il n’y a pas à un moment donné ou on arrête ce travail-là, simplement dans la règle juridique, on le démarre avant plutôt que de le continuer après ». Avec l’annonce de l’objectif d’une opération de décasage par mois, le préfet se veut rassurant vis-à-vis de la population : « On est en train d’aligner les actions pour rassurer les mahorais et dire que non, l’Etat de vous abandonne pas, prenez un peu de distance vis-à-vis de ce que vous lisez sur les réseaux sociaux, prenez un peu de distance sur ceux qui vous disent qu’il suffit de déclencher l’état d’urgence pour régler les affaires, on travaille tous les jour pour vous aider ».
Mathieu Janvier
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