La 4G est aujourd’hui le premier mode d’accès à Internet à Mayotte. L’accès à Internet depuis un mobile ayant, selon l’opérateur Orange, supplanté les connexions par ordinateur. En cause, une évolution des usages, la jeunesse de la population mais aussi la crise sanitaire, qui a généré un boom des usages vidéo depuis les mobiles, et donc fait exploser la consommation de Data. Ainsi depuis 2020, cette consommation a doublé chaque année indique Orange, qui inaugurait ce jeudi une nouvelle antenne 4G+ à Bandrélé. Ce qui n’est pas sans générer des problèmes liés notamment à une saturation des équipements.
Pour le directeur général d’Orange Réunion-Mayotte André Martin , la 4G couvre à Mayotte 90% du territoire, et touche ainsi 98% de la population. “Nous devons aller plus loin” assure le responsable, “et qu’on couvre des zones qui sont encore peu couvertes, et qu’on gère des problèmes de saturation car les débits de data sont multipliés par 2 tous les ans. Il est important qu’un opérateur comme Orange soit attentif à ces problématiques. Il y a des questions d’urgence, il faut être capable de joindre les services vitaux en tous points”.
Ces derniers mois en effet, les services d’urgence ont été indisponibles à plusieurs reprises, y compris en métropole.
Le déploiement d’antennes s’inscrit donc, pour chaque opérateur, dans une logique de couverture maximale du territoire, et d’absorption des débits, pour répondre à cette demande à la croissance exponentielle. Rien que pour Orange, ce sont déjà 5 antennes 4G+ qui ont été déployées depuis 2022.
Mais les usages privés ne sont pas le seul enjeu, le développement économique est, lui aussi, au cœur de cette stratégie des opérateurs mobiles. Le maire de Bandrélé et président de la CCSud, Ali Moussa Moussa Ben, évoque un enjeu “d’attractivité du territoire avec la rénovation ou la construction d’équipements publics modernes. La construction d’une antenne mobile constitue une très bonne nouvelle pour nos habitants mais aussi pour tous ceux qui sont de passage dans notre commune. Cela participe sur une île au désenclavement de nos collectivités mais aussi de nos concitoyens en luttant contre la désertification des services (…) L’accès au numérique participe aussi au développement du tourisme dans nos territoires” estime l’édile qui s’est récemment engagé avec l’association Nayma “dans la lutte contre l’illectronisme et la fracture numérique”.
Le recours croissant au télétravail en lien avec la crise sanitaire, et la popularisation d’outils de visio-conférences, ont considérablement augmenté les besoins du monde économique en accès Internet mobile. D’autant plus à Mayotte que sur notre île, l’Internet fixe accuse des retards de développement.
Des appels d’offre concernant la fibre sont en cours, mais il faudra encore quelques années avant que cette technologie ne rentre dans tous les foyers. Et pour l’heure il n’est pas rare qu’un téléphone offre une connexion plus rapide en 4G -d’autant que la 5G est annoncée à moyen terme- qu’une box connectée à un réseau cuivré conçu pour la seule téléphonie.
Des retards de développement qui risquent d’orienter des usages domestiques vers l’Internet mobile au risque de saturer les antennes, qui présentent un débit important mais réparti entre les utilisateurs. Pourtant, seul l’investissement à terre manque aujourd’hui. Au large, les câbles de fibre optiques ne tournent qu’à 10% de leur capacité. L’île a donc tout un avenir numérique qui ne demande qu’à être tracé.
Y.D.
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