Présent dans 200 pays, le Rotary est une marque de fabrique des actions humanitaires menée par un réseau d’hommes et femmes influents et impliqués dans l’objectif de développer des territoires et de rapprocher ses populations. « Nous sommes plus étendus que l’ONU mais moins que la FIFA », plaisante en préambule Dinesh Gajeelee.
Le Rotary français est divisé en 17 districts, lui a été élu à la tête du numéro 9220 le 1er juillet 2021, qui chapeaute 75 clubs répartis sur Djibouti et 6 îles de l’océan Indien. « Informer, planifier, motiver, créer l’envie, sont les messages que je diffuse lors de mes visites dans l’ensemble des districts où je me rends au cours de mon mandat d’un an, et
malgré les difficulté de fermeture des frontières liées à la crise Covid ».
Après avoir été à La Réunion et Djibouti, ce sont les clubs Rotary de Mayotte et des Comores qu’il a découverts. Avec des actions différentes dans chacun des territoires. « A Mayotte, nous avons 45 membres répartis en deux clubs. Nous travaillons sur différents secteurs, récemment, nous avons signé une convention entre le recteur et la Couveuse Oudjerebou pour inciter les jeunes lycéens et étudiants à présenter un projet d’avenir dans le cadre de l’action ‘Concours Jeunes Talents’. Nous sommes en phase de sélection, on connaitra le meilleur projet mi-avril 2022. Le côté réjouissant, c’est que même ceux qui ne vont pas en finale ont pu évoluer avec leur projet, nous les accompagnons, ils sont plusieurs à dire vouloir s’investir pour le développement de Mayotte. »
Coopération entre les Rotaract mahorais et comoriens
Autre action, la remise d’un chèque de 1000 euros à l’association des Enfants de la lune, qui accompagne les enfants atteints de cette maladie génétique qui les empêche de s’exposer aux ultraviolets de la lumière naturelle. Pour Mohamed Naoioui, Adjoint du Gouverneur, c’est un premier pas, mais les besoins sont immenses : « Ils ont besoin de beaucoup plus, surtout en accompagnement, parce que récemment, lors d’un déplacement en bus, ils se sont fait caillasser, et ne pouvaient sortir à l’extérieur. » Une problématique évoquée avec le préfet lors de sa rencontre avec Dinesh Gajeelee.
Qui évoque ensuite les actions menées aux Comores : « Là-bas, les besoins sont plus profonds. Nous ne sommes pas dans le même registre, notamment au centre des grands brûlés de Caritas à Moroni. Mais notre club composé de 23 membres, est très actif. » Des réflexions sont en cours pour monter une mission médicale, « sur nos millions de membres dans le monde, beaucoup sont des professionnels de santé qui pourraient se déplacer pour répondre au déficit de soignants aux Comores ». Une école d’ingénieur prés de Biarritz a décidé de composer une équipe de 60 jeunes pour construire une école primaire en 5 semaines à Moroni. « Les actions sont généralement plus orientées vers l’environnement aux Comores, c’est d’ailleurs un nouvel axe stratégique de notre organisation au niveau mondial. »
Reprenant l’objectif de rapprochement des peuples, les Rotaract (Rotary pour les jeunes de 18-31 ans) de Mayotte, 18 membres, et de Moroni, 36 membres, ont décidé d’unir leurs forces en organisant des rencontres sur chacun des territoires, « un bel exemple de camaraderie », se félicite Mohamed Naoioui.
Suppléant le président des deux clubs mahorais, Julien Ramiandrisoa, alias « Coucou », rappelait le succès de l’éradication de la polio au niveau mondial. Une organisation à dupliquer, relayait Dinesh Gajeelee : « Dans les années 40 aux Etats Unis, on portait le masque, les écoles étaient fermées sous la menace de la polio. En 1979, le Rotary s’implique dans la vaccination de 6 millions d’enfants aux Philippines, en partenariat avec l’OMS et l’UNICEF. Il faut traiter globalement les défis, pas seulement en local. Nous avons ainsi touché 2,5 milliards d’enfants dans le monde et à travers cette vaccination contre la polio, nous avons pu toucher des endroits reculés, et leur apporter vitamines, assainissement des eaux usées, etc. Résultat, il y a moins de 1000 cas de polio aujourd’hui dans le monde. »
Un mode d’implication de Dinesh Gajeelee veut pérenniser, « agir localement mais aussi globalement »
Anne Perzo-Lafond
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