Cela fait maintenant douze ans que le mahorais Abdillah Soussou a fait irruption avec sa marque Soussou Sportwear sur le marché des équipementiers sportifs. Jusqu’alors basé au Mans, il a sévi dans plusieurs fédérations nationales, karaté, squash, gymnastique, viet vo dao, danse, et même internationales, le Congo avec des tenues de lutte pour l’équipe nationale, le Luxembourg pour le karaté, le Togo pour le football, la Belgique pour le fitness et le karaté, le Cameroun pour la lutte, et le Maroc pour les maillots recyclés, un must. Nous l’avons suivi dans son évolution, notamment lorsqu’il avait signé avec la Fédération française de squash en 2019. Mais aussi dans sa reconversion de fabrication de masques au début de l’ère Covid.
Pour diverses raisons qu’il nous détaille, le chef d’entreprise décide de revenir à Mayotte avec femme et enfants. « Originaire de Labattoir par ma mère, et de Pamandzi par mon père, je voulais revenir auprès de mes parents âgés et malades. Et en même temps, le marché africain se développe, notamment sur l’océan Indien, le canal du Mozambique, des investisseurs américains s’y intéressent ».
Pas besoin d’être sportif pour s’équiper
Revenir à Mayotte et trouver un local, rien de très évident même quand on a fait ses preuves, « j’implante le siège de l’entreprise à Mayotte, avec des bureaux dont je finalise l’achat dans le quartier des Hauts-Vallons, en face de l’école Watel. » Et alors que l’équipementier était uniquement positionné sur le net jusqu’à maintenant, il ouvre sa première boutique en association avec une marque, « notre premier point de vente a ouvert chez Lidasport, à Dzoumogne ».
Des partenariats, il en a conclus avant même de remettre les pieds sur son île, « nous avons équipé les Services civiques de la Direction Territoriale de la Police nationale de Mayotte en pantalons, polo, chaussures, casquettes, le club de foot de Pamandzi, les comités de karaté et d’athlétisme, le Racing club de Mamoudzou, le club de foot de Moinatrindri, cinq transporteurs, le club de gym de Passamainty, la marque « Oui Mayotte » du CD, l’événement des 20 ans de la BRED… la liste n’est pas finie. Des emblèmes médiatiques sont dans son viseur.
Sa SAS au capital de 60.000 euros fonctionne en sous-traitant : « Les équipements sont fabriqués au Portugal, les designers sont installés en métropole et travaillent en free-lance. C’est du sur mesure. »
Son dernier challenge, c’est la fabrication de maillots réalisés à partir de bouteilles plastiques, « des déchets qui deviennent 100% recyclable, et un concept 100% personnalisable ».
Pour l’instant, le Nord de l’île va donc pouvoir découvrir sa collection, « mais nous allons ouvrir d’autres points de vente ». On est dans les starting-blocks.
Anne Perzo-Lafond
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