Si la problématique du logement à Mayotte porte incontestablement sur la résorption de l’habitat insalubre, d’autres éléments entrent aussi en considération. Il en va ainsi de la prise en compte de la dimension écologique. C’est tout l’enjeu de la convention partenariale signée hier à l’Hôtel de ville entre les quatre partenaires que sont le Conseil départemental, le président de l’Association des maires de Mayotte, la Confédération nationale du logement (CNL) à Mayotte et l’Union sociale pour l’habitat en outre-mer (USHOM).
Une signature en présence notamment du premier édile Ambdilwahedou Soumaïla, de la directrice de l’USHOM, Mme Sabrina Mathiot, du 1er vice-président chargé de l’Aménagement du territoire, Infrastructures et Foncier, M. Salime Mdéré, de la vice-présidente de la CNL – Mayotte 976, Natacha Boyer. La convention partenariale vise à développer le programme ECCO DOM mis en place par l’USHOM. Ce programme à destination des ménages et des collectivités des Départements et Régions d’Outre-mer entend contribuer à la réduction de leurs dépenses énergétiques.
L’objectif est de sensibiliser les bailleurs sociaux à gagner en performance sur la gestion de la consommation d’énergie mais aussi d’aider les ménages à diminuer cette dernière. Renforcer l’écoute entre les bailleurs et les locataires a vocation à développer une meilleure prise en considération des besoins au quotidien. Sensibiliser les mahoraises et les mahorais à la consommation d’énergie au sein de leur foyer, c’est garantir avant tout une meilleure gestion des dépenses et donc lutter contre la précarité. Selon les estimations, la facture annuelle moyenne d’un foyer mahorais représente 509 euros hors taxe.
Pourtant, il existe des gestes simples pour parvenir à une réduction de cette consommation d’énergie. Des campagnes de sensibilisation tenant compte des spécificités du territoire sont prévues ainsi que le déploiement d’un village ECCO DOM qui permettra de proposer des activités ludiques pour enseigner ces petits gestes simples du quotidien. Quels sont-ils ? Par exemple, stopper l’utilisation de la climatisation quand les fenêtres sont ouvertes ou encore remplacer les ampoules classiques par des LED. En outre, selon Sabrina Mathiot, « un concours sera également organisé afin de récompenser les pratiques les plus éco-responsables ».
Par ailleurs, la signature de la convention s’inscrit aussi dans un contexte de production locale d’énergie bien spécifique. Mayotte est une zone non interconnectée ; l’île n’est pas reliée au réseau électrique de la France hexagonale. Pour s’assurer de son approvisionnement en énergie, et répondre à la demande locale, Mayotte importe du pétrole. Près de 95 % du mix énergétique de l’île provient des énergies fossiles. Dès lors, la réduction de la consommation d’énergie au sein des foyers aura indéniablement une répercussion sur ces importations.
Pierre Mouysset
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