Comme en écho à notre article constatant une insuffisance de moyens humains pour sécuriser les routes de l’île sur la portion Kawéni-Koungou, et alors que les chauffeurs de bus scolaires desservant les zones à risque déposaient ce matin un droit de retrait, déplorant d’être livrés à eux-mêmes, les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer indiquent qu’à la demande du préfet de Mayotte, décision était prise de “déployer sur place et en urgence un Escadron de Gendarmes Mobile supplémentaire afin de restaurer l’ordre républicain”.
Si Gérald Darmanin et Yaël Braun-Pivet soulignent “l’intervention continue et courageuse des forces de gendarmerie et de police sur place” qui a permis de libérer la circulation routière, la mobilité des casseurs ne “permettait pas d’être partout”, comme nous l’avait indiqué un officier de gendarmerie. Il fallait donc du renfort.
Au cours de ces opérations, 4 gendarmes départementaux ainsi que 3 gendarmes mobiles ont été blessés par jets de projectiles et des coups.
“Les attaques portées aux forces de l’ordre sont autant d’attaques portées à la République”, condamnent les ministres,” L’ensemble des forces de l’ordre présentes sur place, mais aussi les habitants de Mayotte qui sont les premières victimes de ces phénomènes de violence, pourront toujours compter sur le soutien de l’État”.
Un renfort de 72 gendarmes donc, qui ne fait que remplacer le départ des précédents renforts. Un maintien sur place de ces forces de l’ordre, avec des patrouilles visibles, est indispensable sur une île où plus de la moitié de la population est mineure, dont une bonne partie en errance.
Ce n’est pas une fatalité, mais un bien nécessaire en attendant le fruit du travail formidable mené par les associations de villages.
Anne Perzo-Lafond
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