Tout part d’une discussion sur un coin de trottoir, et du constat que les maladies psychiques impactent tout leur entourage, lequel a lui aussi parfois besoin d’aide, ne serait-ce que d’échanger avec d’autres personnes concernées. Ailleurs en France, une association existe : l’Unafam, Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques. Mais à Mayotte, l’Unafam ne disposait pas d’antenne au sein de laquelle les familles pouvaient se serrer les coudes. D’autant que le sujet reste tabou sur le territoire, où la santé mentale demeure lacunaire.
De fait, “être atteint de maladies psychiatriques, souffrir de schizophrénie ou de bipolarité, c’est très douloureux parce que ces pathologies ne sont pas faciles à voir et à traiter” expliquent Moncef Mouhoudoire, directeur de Narike M’sada, et Véronique Hummel, tous deux à l’origine du projet d’association dédiée à Mayotte..
Or, “comme beaucoup de maladies graves, ces maladies ont des conséquences parfois dramatiques dans les relations quotidiennes en famille. Si le malade psychique n’est pas soigné, il risque de mettre sa vie en danger ou représenter un danger pour les autres notamment ses proches” poursuivent-ils.
En effet, poursuivent-ils, “être le proche d’une personne en souffrance psychique est souvent difficile à gérer au quotidien. Les préjugés sont encore importants au sujet de la maladie mentale à Mayotte. Il peut être difficile aux familles d’en parler, d’évoquer leurs difficultés et celles de leurs proches malades, par peur, par honte ou quelquefois même par culpabilité. Les difficultés d’accès aux soins des malades psychiques ne facilitent pas non plus les choses pour les proches aidants qui sont très souvent seuls et dépassés par la situation”.
Soucieux de “faire évoluer les choses”, les deux militants associatifs, l’une dans le soutien aux malades psychiques, l’autre historiquement consacré à la lutte contre le VIH, unissent leurs forces. Le samedi 25 juin, une réunion est organisée dans les locaux de l’association Narike M’sada à Cavani, à côté du centre commercial Baobab, pour “toutes les personnes intéressées”
Y.D.
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