C’est le début du week-end, le festival Sanaa propose à la population mahoraise, sa seconde soirée événement, avec des artistes très attendus.
Il est à peine 20h, qu’une queue immense s’est formée entre le contrôle des spectateurs et la barge. Un grand nombre de festivaliers ont mis plus de 40 minutes à pouvoir pénétrer le périmètre des concerts. C’est à la fois une bonne nouvelle pour les organisateurs, mais aussi l’occasion de devoir se rendre compte qu’une seule entrée ne suffit pas, à la vue de l’affluence qui sera en plus grande samedi soir, pour la très attendue venue de Niska, en dernière partie.
L’audience de la veille a d’ailleurs plus que triplée. Il fallait donc s’armer de patience pour ce samedi, ou bien venir très en avance, comme d’autres ont pu le faire vendredi. Il était surprenant d’imaginer que certains artistes puissent drainer un tel engouement, alors que d’autres plus espérés, ont pris davantage leur distance avec le public.
Musiciens en alternance et showman
Terrell Elymoor était le premier artiste à ouvrir cette seconde soirée du festival. Il fut l’immense surprise. Arrivant en pleine forme, un drapeau de Mayotte sur le dos, il fut accueilli comme jamais, par l’audience déjà très chauffée par les organisateurs. Contre toute attente, c’est lui qui a eu le meilleur public. La star musicale du générique de la série FBI Mayotte (Crée par Naftal Dylan), n’a pas dit son dernier mot. Tel une plaidoirie d’avocat, il a mis toute son énergie pour ravir les heureux festivaliers. Allant jusqu’à monter sur l’espace de sécurité entre la scène et la fausse. Une image épique, entre les spectateurs en furie, et les agents de sécurité en panique pour retenir le chanteur passionné. Un des grands moments de cette soirée. Peut-être une audace que les mahorais avaient réellement envie de revoir.
Pour combler le retard de Fanny J, les organisateurs ont convié en avance, le rappeur Vano Baby, sur la scène du festival. Grand nom de l’arène musicale béninoise, l’artiste a battu le fer encore chaud. Gardant l’audience vive et participante. Entre les quelques sirènes ambiantes, dans un rap pur et dur, Vano Baby s’exécute sans chichi, proprement et sobrement, tout ça dans des mouvements dansants.
Arrive le moment tant attendu. Dans le carré VIP, les officiels et invités se lèvent pour se rapprocher des barrières et dans le public les téléphones sont tous allumés vers la scène. C’est au tour de Fanny J, qui n’était pas venu depuis 15 ans sur l’île aux parfums. La chanteuse Guyanaise, en tenue rose bonbon, entre sur scène dans une ambiance enflammée. Mais au grand dam de nombreux spectateurs, l’artiste chante ses tubes sans grande puissance, tout en gardant une certaine distance avec son auditoire. À l’exception des quelques paroles chantés avec le public, et la présence de deux garçons invités sur scène, pour danser avec la chanteuse, le show, dans son ensemble, fait légèrement redescendre la marmite en ébullition. Fanny J, termine son concert, remercie l’audience simplement et quitte la scène aussi rapidement qu’elle est arrivée. Pas de rabes, pas de suppléments, pas de débordements.
Staco arrive derrière, et peut prétendre être arrivé à ranimer la flamme. Celui qui avait déjà fait effet la veille aux côtés de la chanteuse Annice, revient en pleine forme pour partager ses textes en shimaoré et français, sur des instrus de qualité. Cette fois, c’est lui qui a invité la chanteuse qui l’avait convié, pour le même featuring, mais un peu dans une autre manière. Un retour de médaille, très apprécié des spectateurs.
La soirée se termine avec le live de Lokua Kanza et son groupe. Et bien que le public soit plus clairsemé, l’artiste congolais, propose un concert aux sonorités blues et folk, au rythme des guitares, des percussions et des voix de l’Afrique. On aurait préféré malgré tout voir ce live dans un autre programme. Car cette conclusion un plus calme, en décalage avec le reste, ne fut pas du goût de l’audience majoritaire, qui a laissé place aux quelques spectateurs curieux ou à ceux connecté avec la culture musicale de Kinshasa. Même les grands artistes connaissent parfois des heures plus paisibles.
Samedi, l’invité le plus attendu reste évidemment Niska. Mais c’est aussi l’occasion d’entendre d’autres voix du monde, toutes aussi populaires.
Ritsowonana
À lundi pour la conclusion de cette première édition du Festival Sanaa.
Germain Le Carpentier
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