« Ce jeudi 15 septembre 2022 a été déclenchée une opération « Île morte » à Mayotte qui concerne la quasi-totalité des 17 communes du département et qui est une énième illustration de l’exaspération et du désarroi des élus locaux et des citoyens confrontés au quotidien à des faits de violence », commente le PS dans un communiqué, qui poursuit en dénonçant la recrudescence sur les autres DOM « des homicides par arme à feu et arme blanche (qui) ont atteint des niveaux records au 1er semestre ».
Dans un courrier de deux pages envoyé au ministre de l’Intérieur, le présidente du RN se fait l’écho de « l’actualité brûlante qui agite l’île de Mayotte », retraçant les « barrages enflammés, caillassages d’automobilistes et de bus scolaires » qui « menacent dans leur sécurité les Mahorais ». Marine Le Pen parle de « capitulation » des élus pour évoquer la fermeture des écoles, et des administrations, qui résonne comme « un ultime appel à l’aide, un geste de désespoir », et en matière d’ordre public, « des effectifs insuffisants, des moyens peu adaptés aux spécificités du territoire, et une organisation générale des forces de l’ordre qui peine à être efficace ».
« Moins d’un mois après votre visite »
Et conclut, « comment les choses ont-elles pu dégénérer de la sorte moins d’un moins après votre venue sur place ? » En réalité, et pour compléter par une information qui répond partiellement à la question, des agressions ont bien eu lieu pendant la présence de Gérald Darmanin à Mayotte. Le fossé entre la prise en compte des actes de délinquances selon qu’ils sont commis en métropole et en Outre-mer est donc réel, y compris quand le ministre est sur place.
C’est ce que dénonce le Parti Socialiste, qui dit faire « fait l’amer constat qu’en dépit des démarches répétées des élus locaux, le Gouvernement ne prend pas la mesure des enjeux et s’en tient à des renforts ponctuels de forces de l’ordre qui ne répondent manifestement pas à l’objectif de restauration de l’ordre républicain dans ces territoires. » Soulignons que Mayotte est le seul territoire de la République où des salariés sont obligés de faire demi-tour chaque jour pour se rendre sur leur lieu de travail comme cela s’est produit la semaine dernière à Majikavo.
Le PS termine sur un refus « que la sécurité et la santé des citoyens des Outre-mer soient ainsi laissées à l’abandon par l’État, faisant de ces territoires des zones de non-droit où l’on accepterait désormais que les forces de police et les services de la Justice fonctionnent en mode perpétuellement dégradé faute de moyens ».
Les socialistes demandent donc que le Gouvernement présente et mette en œuvre très rapidement « un plan cohérent de restauration de l’ordre républicain dans les Outre-mer avec des moyens humains et matériels pérennes et des instructions claires sur les objectifs à atteindre en termes de lutte contre les trafics et de protection des personnes et des biens ».
A.P-L.
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