30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeUn chercheur au CNRS invoque des embûches constitutionnelles pour les amendements Thani

Un chercheur au CNRS invoque des embûches constitutionnelles pour les amendements Thani

Les amendements Thani au projet de loi Asile Immigration font débat. Dans une tribune libre publiée par Le Monde, un chercheur du CNRS s’y dit opposé, et produit des jurisprudences qui pourraient les dénoncer.

Le Sénat a adopté la semaine dernière les deux amendements au projet de loi Asile Immigration de Gérard Collomb conditionnent l’octroi de la nationalité française d’un enfant à la présence en situation régulière d’au moins un de ses parents trois mois avant sa naissance. Et l’inscription de cet état de fait sur son extrait de naissance par un officier d’Etat civil.

Ils sont le sujet d’une tribune publiée dans le Monde ce lundi 25 juin, rédigée par un chercheur au CNRS, qui invite à ne pas confondre droit du sol et doit à la nationalité. Patrick Weil y met en garde, « pour la première fois depuis la fin de la colonisation, le Parlement et le gouvernement s’apprêtent à créer — par un amendement au projet de loi Collomb sur l’asile et l’immigration — deux catégories de Français ». Le Conseil d’Etat « a tort dans son raisonnement », dit-il.

Mais il reprend précisément les arguments qu’avait opposé le conseil d’Etat au sénateur Mahorais, à savoir qu’un enfant né de deux parents étrangers doit attendre au moins treize ans et prouver aussi cinq ans de séjour pour pouvoir réclamer la nationalité française. Ce à quoi Thani Mohamed Soilihi avait répondu que malgré cette contrainte de taille, les femmes enceintes arrivaient massivement à Mayotte, guidées par cette « chimère » qui incite à tenter l’aventure en dépit des délais imposés par la loi.

Indivisibilité de la République à Mayotte

La maternité du CHM a enregistré prés de 10.000 naissance l’année dernière

Une chimère qui ne suffit pas à déroger pour le chercheur, qui a glané plusieurs décisions contraires du Conseil Constitutionnel. Notamment celle de 1993, qui indique que « au regard du principe de l’indivisibilité de la République, les restrictions au droit de la nationalité ne peuvent porter que sur des personnes ayant un lien avec un ancien territoire français devenu depuis indépendant, pas sur des personnes nées sur un territoire actuel de la République », comme Mayotte.

Résolument contre la décision d’adoption par le Sénat desdits amendements, Patrick Weil évoque une mesure complexe en matière de notification sur l’extrait de naissance de la présence régulière d’un des parents, « une mention qui vaudra de l’or, un passeport pour la nationalité française future », inscrite par des officiers d’Etat civil, « un nouveau régime se mettre en place, discriminatoire et propre aux passe-droits », agite-t-il.

On le voit, le chemin est encore long pour les deux amendements, car l’auteur de la Tribune indique qu’en cas d’adoption, le Conseil constitutionnel pourra déclarer le texte inconstitutionnel en vertu de sa jurisprudence de 1993, sinon, la Cour européenne des droits de l’homme « qui refuse toute discrimination en matière de nationalité, pourra le déclarer contraire à la Convention. »

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...