Les chiffres complets ne seront dévoilés que dans quelques semaines mais les premières tendances sont claires : les Mahorais se mettent au tri sélectif. De quoi faire taire les doutes émis lors du lancement du dispositif d’écoemballage à Mayotte en octobre dernier.
Avec plus de 40 tonnes de déchets triés récoltés en trois mois, le tri sélectif a réussi son lancement à Mayotte. Les bornes «Tri-O», installés à Mamoudzou ont reçu à elles-seules, d’octobre à décembre, plus de 8 tonnes de plastiques, verres et canettes. Ce résultat permet à la ville-préfecture de se classer loin devant les autres communes mahoraises en volume de déchets récoltés. L’explication est simple : Mamoudzou est la ville qui compte le plus de Tri-O avec 13 points de récolte. En revanche, ses bornes sont loin d’être les plus remplies du département.
Dans le classement des Tri-O les plus utilisés, Mamoudzou n’est plus que 11e. La tête du classement est occupée par Tsingoni, Dembéni, Sada et Bandrélé suivies de Dzaoudzi. Le réseau de plus de 280 «fundi wa tiri» (les sages du tri), des référents de villages qui font passer le message du tri, a semble-t-il plus d’impact dans certaines communes.
La collecte de verre et de plastiques cartonne
Après quelques mois, le dispositif de tri sélectif apparaît très en avance sur ses objectifs en matière de récupération des plastiques ou du verre. En revanche, la collecte d’acier et d’aluminium accuse un retard assez net. Qu’à cela ne tienne : écoemballage va affiner son implantation. Les communes où les bornes sont les plus remplies verront leur dispositif renforcé. Et d’autres points de récolte vont être créés pour coller aux habitudes mahoraises.
«On est en dessous de nos prévisions dans le flux de métal et aluminium car la consommation de canettes ne correspond pas aux mêmes habitudes que le reste. On ne les consomme pas chez soi», relève Anissa Aboudou. Conséquence, des bornes de récupération de canettes vont être installés dans des lieux de grande fréquentation : les plages. Sohoa, les Badamiers et musical plage vont être équipés de bornes pour récupérer ces fameuses canettes qui y sont consommées en grande quantité.
Bientôt le premier envoi de déchets
Au total, 25 nouveaux Tri-O vont se rajouter d’ici la fin de l’année aux 51 déjà installés. Le maillage du département se renforce avec toujours un point vide : Bandraboua, seule commune à ne pas être équipée faute d’arrêté municipal autorisant l’installation des bornes.
A l’autre bout du dispositif, le centre de recyclage de Longoni est déjà opérationnel avec deux emplois créés, permettant d’envisager les premières exportations de verre vers l’Afrique du Sud dans le courant du 2e trimestre. «Ces résultats sont très positifs et encourageants à ce stade car il ne faut pas oublier qu’on part de rien», souligne Anissa Aboudou.
Seul vrai bémol : le flocage. «L’étiquetage» des Tri-O est systématiquement arraché laissant souvent les meilleures volontés perplexes face à la borne. Les autocollants devraient être remplacés rapidement par un système de bombe de peinture au pochoir. Impossible dans ses conditions de ne plus savoir dans quel Tri-O glisser ses déchets.
RR
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