Deux manifestants du mouvement contre l’insécurité sont convoqués mardi devant le tribunal pour répondre de violences présumées commises le 23 février dernier contre les forces de l’ordre. Le Collectif de citoyens et l’intersyndicale appelle à manifester leur soutien à leurs « camarades. On veut montrer notre force et pas se laisser piétiner par ceux qui sont sensés nous protéger », explique Fatima Chanfi les représentantes du collectif et de l’intersyndicale.
Les faits reprochés à Abdoulhalime Mohamedi, 29 ans et Kayssi Boura Boinali, 28 ans, nous replacent au début de la mobilisation sociale du début d’année. Nous étions au 4e jour de grève contre l’insécurité ce 23 février 2018. La tension montait crescendo. Aucune barge n’effectuait alors la traversée entre Petite et Grande-Terre. Les voyageurs en partance se pressent autour du port de Mamoudzou pour espérer prendre leurs avions sur Petite-Terre. Aux abords du ponton des plaisanciers, une bousculade éclate entre manifestants et policiers. Les forces de l’ordre finissent par disperser la foule avec l’emploi de gaz lacrymogènes.
Dans les échauffourées, trois personnes seront arrêtées et deux seront finalement poursuivis après un placement en garde à vue et un passage devant le procureur. Les manifestants sont convoqués une première fois devant le tribunal le 13 mars suivant. La date de l’audience est finalement décalée à ce mardi, le 14 août. Les deux victimes ne sont autres que les numéros un et deux du commissariat de Mamoudzou, le commissaire Philippe Jos et Stéphane Demeusy. Ces violences n’ont pas donné lieu à la délivrance d’ITT aux deux policiers.
Les violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique n’ayant pas entrainé d’incapacité de travail sont punis d’un maximum de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
AL
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