L’autonomie de décisions, Mayotte a commencé à la demander pour l’Agence Régionale de Santé Océan Indien (ARS OI), après avoir constaté un déficit de dotations vers notre territoire au profit de La Réunion. Notamment du Fonds d’Intervention Régional (FIR). Ces deux points étaient inscrits au Plan avenir pour Mayotte, et viennent d’être confirmés par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, dans un communiqué.
Et ses propos sont conformes aux engagements. C’est « à l’horizon » 2020 que cette agence autonome verra le jour, mais une autonomie qui n’empêchera pas une collaboration indispensable entre les deux départements français de l’océan Indien, notamment « l’élargissement de la mutualisation entre La Réunion et Mayotte » pour une « bonne gouvernance de la santé », et « prendre en compte les coopérations à développer entre ces deux départements ». Rappelons toutefois que Mayotte est provisoirement sorti du Groupement hospitalier de Territoire (GHT) et ne compte pas le réintégrer.
Une gouvernance locale en santé
De même, le FIR a été doublé comme prévu, et le sera de nouveau en 2019 « pour augmenter les moyens consacrés à la prévention ». Où il devrait atteindre 15,6 millions d’euros selon les chiffres donnés au plan Mayotte. Rappelons que la dépense de santé par habitant et par an se montait à 900 euros à Mayotte contre 3.000 euros à La Réunion en 2016.
Martine Ladoucette, la nouvelle directrice générale de l’ARS OI, va œuvrer avec Xavier Montserrat, qui a évolué du poste de directeur de la délégation de l’île de Mayotte, à celui de directeur général-adjoint préfigurateur de cette nouvelle agence, depuis le 1er septembre 2018.
Leur collaboration est un des maillons de la double organisation mise en place pour cette bascule, puisque l’ARS Mayotte va dépendre directement du ministère de la Santé. L’autre est un groupe de travail inter-administration au niveau national. A deux niveaux de réorganisation donc, et avec quatre priorités : la gouvernance locale en santé, le développement de politique de santé publique et de prévention, des mesures spécifiques sur l’offre de soins, et des mesures en matière de ressources humaines en santé afin de renforcer l’attractivité de l’île.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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