Consultation ou communication, la frontière était floue ce jeudi matin au Conseil Départemental où des citoyens, parmi lesquels de nombreux jeunes, venaient échanger sur le rôle de l’Union Européenne. Le but de cette “consultation”, voulue par le président de la république, est d’une part, de mobiliser la population pour construire l’Europe de demain, d’autre part, d’informer sur les missions de l’Europe dans les territoires ultrapériphériques, dont Mayotte fait partie.
“Il est important de parler de l’Europe, nous n’en faisons pas assez” estime le vice-président du conseil départemental Mohamed Sidi. “Car on voit des phénomènes de rejet de l’Europe, de renfermement dans des communautés qui rejettent l’idée même de l’Europe.”
“Cette consultation est aussi pour dire ce que sont les fonds européens” complète Nicaise Eloidin, cheffe du pôle des affaires européennes à la préfecture de Mayotte. “Vos propositions, on les fera remonter à Paris via la commission européenne, c’est une forme de démocratie participative”.
En fait de propositions, les jeunes présents s’attendaient plutôt à “poser des questions”, lesquelles étaient préparées sur des fiches. Première posée, et non des moindres, ” qu’est ce que l’Europe peut apporter à Mayotte ?”
Mohamed Sidi a longuement détaillé la présence de l’UE dans notre département, depuis 1976. L’installation de l’eau courante, de l’électricité, c’était l’Europe, via le FED. L’hôpital de Petite Terre, l’assainissement dans le centre, le haut débit, c’est l’Europe via le Feder. L’aménagement du mont Choungui, c’est aussi l’Europe, via le Feader (fonds agricole).
Et que dire du FSE, le fonds social européen, qui participe au RSMA et aux Apprentis d’Auteuil. “Même si vous ne le sentez pas, l’Europe est là, l’Europe intervient, notamment dans vos établissements scolaires. Ce qui nous manque ici, c’est la capacité à aller chercher ces fonds là .C’est cette ingénierie qui nous manque. Il faut que vous soyez au rendez-vous, car l’atout des RUP, c’est la jeunesse”.
Interpellé sur l’attractivité qui fait que cette jeunesse risque de ne “pas revenir à Mayotte”, il rétorque qu’elle est “l’affaire de tous”. A bon entendeur.
Y.D.
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