Le secrétaire national Force Ouvrière Pénitentiaire est à Mayotte pour une visite de 3 jours, du 26 au 28 octobre 2018. C’est l’occasion pour les agents du Centre Pénitentiaire de Majicavo, de lui exposer leurs revendications, et rajoutent-ils, “nos craintes pour l’avenir aussi bien du personnel que celui de la structure”.
L’antenne mahoraise du syndicat FO revient sur le contexte : “Mayotte est un jeune département qui ne cherche qu’à se développer, le département le plus pauvre de France. L’absence d’infrastructures pour l’accueil des jeunes désœuvrés et en particulier les mineurs à Mayotte fait craindre le pire pour l’avenir de la seule prison de Mayotte. La prison de Majicavo est construite pour une capacité de 278 places, donc sous évaluée, ouverte en 2014 elle est aujourd’hui en surpopulation (il y a environ 320 détenus incarcérés à Majicavo). Quasiment toutes les cellules sont triplées et beaucoup de détenu dorment par terre. Cette promiscuité laisse craindre des jours difficiles pour le personnel. Cela va aussi de la sécurité de la population de Mayotte.”
Ils évoquent le manque d’alternatives à l’incarcération et d’aménagements de peines. Et
s’inquiète depuis 2 ou 3 ans de l’incarcération “des personnes avec des profils psychiatrique lourds et dangereux qui nécessite des prises en charges médicales qui n’existent ni dans cette structure, ni à Mayotte. Le phénomène du tabac chimique qui fait des ravages à l’extérieur et que nous constatons de plus en plus à l’intérieur de la prison”.
Nous demandons les mêmes outils que nos homologues métropolitains pour exercer nos métiers. Tout d’abord, la construction de:
⁃ UHSA (Unité Hospitalier Spécialement Aménager)
⁃ UHSI (Unité Hospitalier Sécurisé Interrégional)
⁃ Bâtiment supplémentaire afin de désengorger l’actuel Maison D’arrêt.
⁃ EPM (Établissement Pour Mineur)
Mais aussi la création d’une ELSP (Équipe Local de Sécurité Périmétrique) afin de prévenir les projections.
La venue de notre secrétaire national est l’occasion pour nous de lui exprimer nos craintes mais aussi qu’il constate nos difficultés au quotidien pour exercer notre métier.
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