Le 21 mars 2018, le Gombessa reconduisant par voie maritime les comoriens expulsés de Mayotte, était refusés par Moroni. Une nouvelle fois, l’Union des Comores considéraient ces expulsions comme illégales, venant d’un pays qu’ils considéraient comme le sien. En représailles, s’en était suivies des perturbations à Mayotte, avec comme point culminant, le blocage du service des étrangers de la préfecture pendant des semaines. Les reconduites avaient repris de manière non officielle, ce qui ne calmait pas les esprits des collectifs.
Ce mardi 6 novembre, le gouvernement comorien fait état d’une déclaration conjointe des ministères des affaires étrangères français et comorien, qui fait évoluer la situation. Evoquant « la densité et la qualité des liens qui les unissent », ils expliquent vouloir conjointement « favoriser les migrations légales et maîtrisées », et « traiter les causes profondes des migrations ». (Lire Declaration France-Comores_10-18)
Première décision attendue, la levée ce 6 novembre « des mesures prises par les Comores par arrêté et note circulaire du 21 mars 2018 sur les réadmissions », c’est à dire que les reconduites vont officiellement reprendre, et « des mesures prises par la France par décision interministérielle du 29 mars 2018 et du 4 mai 2018 sur les visas », qui n’étaient plus délivrés aux ressortissants comoriens.
L’accent sur la formation
Cinq mesures ont été décidées, au premier rang desquelles un appui « matériel et humain » de la France aux gardes côtes comoriens, « notamment à travers des actions de formation ». Pour la gestion « concertée et rationnelle » des flux migratoire, on évoque de nouveau un nécessaire « cadre propice à une circulation régulière des personnes en toute sécurité ».
La seule solution qu’est la coopération régionale, toujours sous-exploitée, est là encore relancée « avec un projet ambitieux de développement axé, entre autres, sur la formation et l’insertion professionnelle des jeunes, l’éducation, l’emploi, l’agriculture et la santé ». La santé qui provoque tant de départ vers la sécurité des soins à Mayotte, fera l’objet d’un « accord intergouvernemental permettant une refonte de la coopération sanitaire sur la base des travaux menés par la mission de Mme Voynet et de Monsieur Renouf, mandatée par le Premier ministre français ».
Enfin, un Comité de pilotage franco-comorien de haut-niveau sera mis en place, « auquel seront associés des élus mahorais afin d’assurer le suivi de l’ensemble de ces engagements. »
Le gouvernement comorien rapporte que ces différentes mesures seront détaillées dans un document-cadre signé par les deux États avant la fin du mois de novembre 2018.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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