Agir en amont. C’est le leitmotiv qui ressort de la dernière cession de formation tripartite autour de l’application du travail et du dialogue social menée depuis quelques jours à Mayotte. Après avoir voyagé en Bretagne, en Martinique ou au Canada depuis 2017, les 18 partenaires sociaux ayant participé au projet ont appris à se connaître. Ils ont aussi monté des projets censés favoriser le développement économique du territoire.
Partis dans la méfiance, revenus dans la confiance, après cinq cessions de formation et d’échanges, représentants du salariat et du patronat ont su trouver des terrains d’entente. A l’heure de se dire au-revoir et à bientôt ce vendredi à l’hôtel Sakouli, l’on ressentait un climat apaisé et cordial, plein de promesses pour l’avenir.
Après avoir découvert différents territoires et leurs façons de faire, et après avoir partagé ces expériences de vivre-ensemble, les ennemis d’hier ont appris à se connaître et se sont découvert des valeurs communes.
Ces valeurs doivent désormais être couchées sur une charte, que signeront les partenaires sociaux qui s’y retrouveront. En premier lieu devrait être rappelée la valeur respect, considérée comme un fondement à toute négociation future.
Cette charte ne sera pas qu’un bout de papier épinglé dans les bureaux. Elle représentera un engagement, et devrait, selon des modalités encore temporaires qui doivent être validées par chaque organisation syndicale et patronale, être un prérequis pour adhérer à la deuxième création des 18 partenaires selon Dominique Ledemé, chargé par le ministère de l’application du code du travail à Mayotte. Ceux-ci se sont mis d’accord pour préparer les statuts d’une association de médiation, qui se veut “complémentaire” des structures existant déjà dans le domaine du dialogue social.
“Cette association vise à prévenir les conflits sous forme, par exemple, de formations en amont. L’idée est de réfléchir à ce qu’on peut faire pour éviter qu’un conflit ne se déclenche. Puis en cas de conflit, réfléchir en aval à ce qui aurait pu être fait et en tirer des propositions pour l’avenir”.
L’association pourrait aussi être amenée à jouer un rôle de médiateur, mais sans marcher sur les plates-bandes de de Commission de conciliation des conflits de la Dieccte.
Cette structure associative réunira tous les partenaires sociaux qui auront donc adhéré à la charte, ce qui devrait créer les conditions d’un dialogue apaisé. “Il faudra que l’ensemble des acteurs ait cette volonté” glisse un syndicaliste. “C’est le rôle de la charte” sourit-il.
En présentant ces deux idées qui se rejoignent, les partenaires insistent sur le fait que “c’est un projet de groupe, pas un projet de l’Etat”. Une idée de Mayotte, pour Mayotte, inspirée d’un peu partout ailleurs. Avec l’espoir assumé que 2017 soit la dernière année avec seulement 20 jours sans mouvements sociaux.
Y.D.
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