Le plus épais d’entre eux, en terme de dépense, est celui qui logera la Délégation de Mayotte à Paris, loin de la première adresse rue de Grenelle, dans le 7ème arrondissement en 1989, et des suivantes. Si en arrivant aux manettes, le président Soibahadine avait décidé de rabaisser drastiquement les charges de loyer, passant des 140.000 euros par an du local avenue de l’Opéra (2è), à 90.000 euros de la nouvelle adresse rue d’Hauteville (10è), le pas est franchi vers l’acquisition d’un hôtel particulier.
Sur 3 étages, les 698m2 de l’hôtel particulier des années 30, permettront de compter sur une salle de réception, des salles de réunion, et un espace de coworking. La vente définitive sera signée en avril 2019, pour un montant total de 12,11 millions d’euros, déboursés sur ses fonds propres. On peut toujours avancer qu’ils seraient mieux utilisés en appel de fonds pour des projets de contournement de Mamoudzou ou de piste longue, mais pour tout un tas de bonnes raisons, l’acquisition est avancée comme « rentrant dans la logique du plan de mandature », explique le président, pour qui il s’agit aussi de la « promotion de Mayotte dans l’Hexagone et en Europe et du conseil » et de l’accompagnement des mahorais de passage ou vivant sur place. France Domaine a rendu un avis favorable le 9 janvier 2019. “Nous avons eu un débat en interne, mais c’est surtout un investissement immobilier intéressant”, nous confiait un élu.
Un gros investissement pour la collectivité, dans un département où tout est à construire, et surtout comparé aux 6 millions d’euros déboursés par La Réunion il y a 7 ans pour son Antenne parisienne. Qui a créé en son sein une boutique de vente des produits locaux. A imiter. Le rapport a été adopté, moins une voix, celle de Bichara Bouhari Payet.
12 bungalows sur la Baie des Tortues
Beaucoup plus modeste l’engagement en faveur d’un projet local, et qui va permettre à l’ensemble touristique de la Baie des Tortues de voir peut-être enfin le jour : le projet que portent les époux Ronquy depuis 2015 dans le sud de l’île, n’a fait que subir retards et vérifications. Environnementales, normes, etc. Il s’agit d’un espace de 12 bungalows, doté d’un restaurant de 40 couverts, d’un espace évènementiel et d’une piscine. 12 emplois seraient créés.
Un avis favorable de la Commission technique Environnementale a été délivré en septembre 2018. Ils avaient bénéficié du mini tremplin offert par le concours Talents 2017, et viennent de se voir attribuer une subvention de 100.000 euros, versés en deux fois, par le conseil départemental, sur un budget de 1 million d’euros.
Après avoir signé une convention de partenariat avec La Réunion, c’est la région Ile de France que drague Mayotte. Avec 800.000 ultramarins qui y vivent et y travaillent, c’est 70% des Antillais de l’Hexagone, 30% des Réunionnais, et si les Mahorais ne sont encore que 256.000 en 2017, leur population a doublé en 20 ans. La Convention prévoit plusieurs axes, culturel, sportif… et il se murmure que la présidente de Région Valérie Pécresse pourrait venir la signer en personne à Mayotte en mars.
Un autre rapport portait sur la compétence dévolue désormais aux préfets, qui pourront enregistrer des demandeurs d’asile arrivant sur leur territoire. Le dossier sera toujours instruit par l’OFPRA, l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides.
Anne Perzo-Lafond
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